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PLEASE LIKE ME

Enfin adulte, Josh réalise que ses parents, dont il a toujours suivi les conseils, sont aussi perdus que lui face aux différents aléas de la vie. Le moment est pourtant venu de leur révéler qu’il est homosexuel…

Critique de la série

Après une année à enchaîner les confinements et les couvre-feux, nombreux sont ceux qui ont peut-être l’impression d’avoir fait le tour de tout le catalogue Netflix. Pourtant, en cherchant bien, il est encore possible de dénicher quelques pépites. Please Like Me, série australienne créée en 2013 et débarquée sur la plateforme en 2016, et passée relativement inaperçue, fait partie de ces séries à rattraper impérativement.

Please Like Me raconte le quotidien de Josh, 21 ans, qui se trouve bouleversé lorsque ce dernier découvre son homosexualité et qu’il doit en parallèle s’occuper de sa mère bipolaire sortant d’une tentative de suicide. Raconté comme ça, il semblerait que ce ne soit pas la série idéale pour se changer les idées. Ce serait se méprendre car Please Like Me séduit justement par sa liberté de ton qui associe à merveille la comédie et le drame dans un style qui lui est propre. Son créateur et acteur principal, Josh Thomas, revendique de pouvoir rire de tout, mais toujours avec bienveillance. La force de Please Like Me est là, dans sa capacité à aborder nombre de sujets (des plus légers aux plus graves), comme on le ferait entre amis, avec de la taquinerie, de l’autodérision, mais aussi avec sincérité et compassion.

On succombe ainsi assez rapidement au capital sympathie de la série et on a l’impression que chacun de ses protagonistes fait partie de notre propre vie depuis toujours. La génération Y, dont fait partie Josh Thomas, devrait particulièrement se retrouver dans Please Like Me, qui décrit avec beaucoup de justesse des vingtenaires dans les années 2010, à une phase charnière de leur vie, à la sortie de l’enfance et sans être encore vraiment rentrés dans l’âge adulte (les quatre saisons s’attacheront justement à montrer ce passage). La série développe ainsi des thèmes qui parlent à tous, tels que les relations sentimentales et le couple, la sexualité (sans hésiter à l’aborder sous un aspect très pratique), les relations parents/enfants, l’amitié… mais aborde également des thèmes plus spécifiques ou plus graves : le coming-out, les troubles psychiatriques, le deuil, l’avortement…

Please like me

Please Like Me doit une très grande partie de sa réussite à la qualité de son écriture qui sait justement parfaitement équilibrer les thèmes légers aux plus profonds, qui sait apporter de l’humour même dans les moments les plus durs et qui sait aussi ne pas négliger l’importance des problèmes du quotidien (comment rendre hommage à un coq, par exemple*). La plume de Josh Thomas, assisté de Thomas Ward et Liz Doran pour certains épisodes, arrive à parfaitement capter l’essence des émotions, à mettre l’accent sur les détails qui comptent, à retranscrire avec justesse la réalité des choses tout en y insufflant par instant de la poésie et de la fantaisie.

Une telle qualité d’écriture est du pain béni pour les comédiens, qui la subliment à l’écran. Si Josh Thomas s’impose comme le « leader » du casting par son aura si particulière, alors même que son personnage est pourtant a priori dépourvu de charisme, il n’attire cependant pas à lui tous les projecteurs, laissant largement la place à tous les seconds rôles d’exister. Porté par un casting irréprochable, Please Like Me dévoile ainsi une palette de personnages tous plus succulents les uns que les autres qui, qu’ils soient imposants (les parents) ou plus discrets (le coloc), possèdent tous leur grain de folie et un caractère bien défini, sans tomber dans les archétypes, faisant d’eux des êtres uniques auxquels on ne peut que s’attacher.

En ces temps compliqués, Please Like Me est la série parfaite, de celles dont on ressort de chaque épisode avec le sourire aux lèvres ou, au moins, un peu de baume au cœur, et avec cette sensation d’avoir ressenti des émotions vraies. Un conseil tout de même, distillez les épisodes, car il n’y en a que 32 et, quand vous les aurez finis, vous ressentirez un manque que vous ne pourrez combler qu’en recommençant tout depuis le début.

*Pour qui n’a pas vu la série, cet exemple peut paraître étrange, mais les autres savent très bien que Please Like Me a changé leur façon d’écouter une certaine chanson d’Adele à jamais.

Disponible sur Netflix


PENDANT LE CONFINEMENT / LE COUVRE-FEU, DANS LES SÉANCES BUISSONNIÈRES, UN MEMBRE DE L’ÉQUIPE VOUS RECOMMANDE UN FILM (OU UNE SÉRIE) DISPONIBLE ACTUELLEMENT EN STREAMING LÉGAL, REPLAY OU EN VIDÉO.



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