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PENINSULA

Quatre ans après Dernier train pour Busan, il ne reste que des zombies dans la péninsule. Un groupe de soldats forcés d’y retourner découvrent que des survivants non contaminés se sont regroupés dans une bande bien plus dangereuse que les zombies…

Critique du film

Alors que le cinéma sud-coréen a le vent en poupe à l’international depuis Parasite, Peninsula pouvait profiter de la côte d’affection de son illustre prédécesseur pour rassembler largement et s’offrir un beau succès public et critique en conservant la sève du Dernier train pour Busan. Initialement prévu pour une diffusion en soirée au festival de Cannes, annulé pour les raisons sanitaires que l’on connait, ce sequel très attendu s’offre une tournée de festivals avant sa sortie salle en octobre. Dans le cadre de la sélection spéciale Cannes organisée par le festival de Deauville, Peninsula était présenté aux premiers spectateurs français en cette rentrée automnale. Et, malheureusement, l’événement a rapidement tourné au fiasco.

Bien sûr, il était déraisonnable d’attendre de Peninsula qu’il s’élève à la hauteur de Train to Busan, qui s’était offert une notable renommée en trouvant le juste équilibre entre action, farce satyrique et tension. Néanmoins, même avec des attentes réduites (confirmées par les premiers échos peu rassurants venus d’outre-Manche), cette suite est un ratage complet et une vive déception. De l’intrigue prétexte pour retourner au milieu des zombies aux personnages transparents, servant majoritairement de viande fraîche aux morts vivants, en passant par les effets spéciaux (hideuses course-poursuites nocturnes) et les séquences d’action illisibles, Peninsula se prend le mur à pleine vitesse à force de surenchère et de séquences d’une balourdise affligeante.

Pire, plutôt qu’un divertissement grand public efficace et prenant, Peninsula joue la carte médiocrement régressive façon Fast & Furious (dérapages et cascades rugissantes incluses) avec la désagréable impression d’être embarqué dans un mauvais mash-up de cartoon et de jeu vidéo. Plus obscur, dans sa tonalité comme dans son visuel – la plupart de l’action se déroule après le coucher du soleil – Peninsula se rêvait certainement plus sombre et désespéré. Au-delà des séquences de poursuite en voiture massacrées par les effets numériques, quelques scènes tentent d’offrir les sensations fortes que l’on était en droit d’attendre mais elles demeurent minées par le peu de soin apporté à l’écriture des personnages et par l’exaspérante insistance d’une partition musicale envahissante et dégoulinante.

Bande-annonce

21 octobre 2020De Sang-Ho Yeon, avec Dong-won GangDo-Yoon KimJung-hyun Lee




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