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OXYGÈNE

Une jeune femme se réveille seule dans une unité cryogénique. Elle ne sait plus qui elle est, ni comment elle a pu finir enfermée dans une capsule de la taille d’un cercueil. Tandis qu’elle commence à manquer d’oxygène, elle va devoir recomposer les éléments de sa mémoire pour sortir de ce cauchemar.

Critique du film

Voilà un film qui n’a pas eu une genèse des plus paisibles. Placé en 2016 sur la Black List, qui recense les scénarios les plus appréciés mais en attente de production, Oxygène devait initialement être réalisé par Franck Khalfoun (à qui l’on doit Maniac) et produit par son ami Alexandre Aja, avec Anne Hathaway dans le rôle principal. Mais la pandémie de Covid-19 passe par là, et le projet se développe finalement dans l’hexagone avec Aja à la mise en scène après la réécriture en français du scénario initial.

Après avoir joué de la phobie des crocodiles en Floride avec CrawlAlexandre Aja revient d’Hollywood vers sa terre natale, dix-huit années après l’inquiétant Haute Tension, accompagné d’une autre figure hexagonale ayant traversé avec succès l’Atlantique : Mélanie Laurent. En pré-production, il met à profit le premier confinement pour réfléchir sur notre condition d’isolement et d’enfermement, et comment aller au-delà de nos limites. Il s’interroge aussi sur notre capacité à voyager dans le temps à travers notre propre cerveau, en sélectionnant nos souvenirs pour les revivre vraiment – un peu comme dans le fameux épisode de Black Mirror – avec la question de la mémoire au coeur du récit.

Oxygène film Netflix

Dans la lignée de nombreux thriller où le/la protagoniste se retrouve confiné.e de façon extrême – Buried, Gravity, ou encore Room -, la scénariste Christie LeBlanc joue la carte anxiogène en plaçant Liz dans une cellule cryogénisée exiguë, dont le cockpit serait à peine plus spacieux qu’un cercueil, et offre un lien unique avec l’extérieur. Quand la docteure en cryogénie reprend conscience, elle se retrouve dans cet espace froid, entourée de fils, d’écrans et d’équipements médicaux. Que fait-elle ici ? La voix d’un compagnon doté d’intelligence artificielle, M.I.L.O., lui répond que les informations réclamées ne peuvent lui être fournies. Liz doit ainsi trouver d’elle-même des solutions et fouiller sa mémoire en sondant les images de son passé qui lui reviennent par bribes. Elle tente également de joindre le monde extérieur avec la liaison satellite, encore active pour un peu moins d’une heure, alors qu’elle se trouve à plus de 85 000 kilomètres de la Terre. Et le temps presse d’autant plus que le niveau d’oxygène dans la petite chambre de Liz diminue rapidement – après une demi-heure, il n’est plus que de 31%. Elle doit agir et réfléchir rapidement si elle veut avoir le moindre espoir de survivre…

Oxygène soulève quelques questions éthiques et existentielles, mais c’est bien sa dimension thriller qui prime dans ce huis-clos porté par la prestation solide de Mélanie Laurent. Malgré sa durée, peut-être un peu conséquente pour un film à suspens qui aurait gagné à être resserré sur 90 minutes, le long-métrage d’Aja parvient à se relancer grâce à quelques rebondissements – parfois un peu faciles – pour maintenir l’intérêt jusqu’à son dénouement plutôt malin. La musique de Rob, enfin, apporte à deux reprises un peu de lyrisme et d’ampleur à cette production confinée globalement convaincante.

Bande-annonce

12 mai 2021 (Netflix) – Avec Mélanie LaurentMalik Zidi