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NOBODY

Hutch Mansell, un père et un mari frustré, totalement déconsidéré par sa famille, se contente d’encaisser les coups, sans jamais les rendre. Il n’est rien. Une nuit, alors que deux cambrioleurs pénètrent chez lui, il fait le choix de ne pas intervenir, plutôt que de risquer une escalade sanglante. Une décision qui le discrédite définitivement aux yeux de son fils Blake, et qui semble l’éloigner encore plus de sa femme Becca. Cet incident réveille chez cet homme blessé des instincts larvés qui vont le propulser sur une voie violente, révélant des zones d’ombres et des compétences létales insoupçonnées. Dans une avalanche de coups de poings, de fusillades et de crissements de pneus, il va tout faire pour tirer sa famille des griffes d’un redoutable ennemi et s’assurer que, plus jamais, personne ne le prenne pour un moins que rien.

Critique du film

Ceux qui ont suivi les (mes)aventures de Walter White et Jimmy McGill reconnaitront immédiatement l’emblématique Saul Goodman, avocat véreux et loufoque imaginé par Peter Gould et Vince Gilligan. Bob Odenkirk, régulièrement nommé aux Emmy Awards et Golden Globes pour ses prestations sur petit écran, se fait remarquer ces dernières années dans quelques seconds rôles notables (on pense notamment à Pentagon papers de Spielberg ou Les filles du Dr March de Greta Gerwig). Avec Nobody, il décroche un rôle à contre-emploi, qui pourrait surprendre mais explore finalement une autre palette de ce comédien sous-exploité.

Nobody pourrait être le grand frère méconnu de John Wick. – et la présence au scénario de Derek Kolstad et à la production de David Leitch viennent vérifier cette assertion. Père de famille frustré, Hutch file une vie sans éclats en banlieue, ignoré par une épouse qui ne lui trouve visiblement ni intérêt ni virilité. Une nuit, alors que deux cambrioleurs s’introduisent dans la villa familiale, Hutch réfrène une pulsion violente pour choisir la voie plus sage du pacifisme afin d’éviter que la situation ne dérape et cause du tort à ses proches.

Hutch, expert en destruction

Le spectateur le découvre bien vite : derrière sa vie répétitive, Hutch n’est pas n’importe qui. Ce « nobody » cache en fait un passé beaucoup moins rangé. Agressé dans son antre, le loup se réveille et sort de sa tanière pour protéger sa meute. Pire, il est bien décidé à obtenir réparation. Si dans John Wick, il était question d’un adorable toutou et d’un bolide de collection, dans Nobody, c’est le porte-clé fétiche d’une fillette qui déclenche la colère destructrice.

On le comprend, Nobody ne fait pas dans la dentelle. Avec son pitch minimaliste, il n’a aucune autre prétention que d’offrir un revenge movie qui bastonne. Dans cet exercice, Odenkirk se révèle étonnamment à l’aise, et crédible. On retiendra notamment une séquence majeure où il règle son compte à plusieurs voyous dans un bus de nuit. Mais peut-être, dans son expédition punitive, s’en est-il pris aux mauvaises personnes… Une fois le poing dans l’engrenage, la spirale infernale s’affole et le loup solitaire se retrouve bientôt poursuivi par une bande de mafieux enragés.

Attendre de Nobody qu’il emprunte des chemins inexplorés serait une erreur. Balisé à mort, cet actioner est bâti pour le plaisir régressif de ceux qui aiment suivre un anti-héros qui montre les poings. Il offre à Odenkirk un premier rôle étonnant mais probant. Il apporte ce qu’il faut d’épaisseur à un film qui en manque parfois…

Bande-annonce

2 juin 2021Avec Bob OdenkirkConnie NielsenChristopher Lloyd




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