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NAHUEL ET LE LIVRE MAGIQUE

Nahuel vit avec son père dans une ville de pêcheurs, pourtant la mer lui inspire une peur profonde. Un jour, il trouve un livre magique qui semble être la solution à son problème. Mais un vilain sorcier, à la recherche de l’ouvrage, capture son père. Pour Nahuel, c’est le début d’une aventure au cours de laquelle il va devoir délivrer son père et surmonter ses craintes.

Critique du film

Premier film du réalisateur chilien Germán Acuña, Nahuel et le livre magique se construit comme un conte initiatique classique, et retrace les aventures de Nahuel, un jeune garçon terrifié par la mer. Présenté en compétition l’Officielle, le festival d’Annecy met en avant pour la troisième année consécutive le cinéma d’animation chilien, presque inexistant il y a à peine deux décennies.

Né sur un navire au beau milieu d’une tempête, Nahuel nourrit une véritable phobie de l’eau, qui amplifie un manque évident de confiance en soi. Le récit de Nahuel et le livre magique n’apporte rien de très original, puisqu’il se construit autour du traditionnel coming-of-age qui accompagne si souvent les films d’animation destinés à un jeune public, mêlant bravoure, deuil et acceptation de soi. Le film ne rayonne pas par son scénario, négligeant ses personnages secondaires qu’il réduit à de simple faire-valoir, à l’exception de Fresia, jeune apprentie chamane, qui porte avec elle toute la culture Mapuche, inédite sur nos écrans occidentaux.

Pourtant, le film brille d’une petite étincelle et parvient à créer une tendre émotion dans son univers. La douceur des traits et des couleurs fabrique un monde paisible, ponctué par de véritables instants de contemplation. La caméra s’arrête sur les décors inhabités, des remous de la mer au crépitement d’un feu de camp abandonné, pour raconter avec poésie le temps qui passe. Ces instants suspendus, qui font toute la saveur des films de Miyazaki, insufflent de la magie dans le quotidien et contrebalancent l’idée d’un monde artificiellement enchanté. Le film s’autorise de nombreuses parenthèses oniriques ou cauchemardesques et façonne tout un bestiaire merveilleux, où sorciers et monstres marins se côtoient.

Malgré la simplicité de son récit, Nahuel et le livre magique est un long-métrage d’une innocence désarmante qui trouve sa force dans une animation délicate et poétique. Une petite sucrerie réservée aux enfants et à celleux qui ont su le rester.


Présenté en compétition L’Officielle au Festival international du film d’animation d’Annecy




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