featured_mother-Jennifer-Lawrence

MOTHER !

Infernal

Un couple voit sa relation remise en question par l’arrivée d’invités imprévus, perturbant leur tranquillité.

Aronofsky’s baby.

Dire que mother! provoquera des réactions clivées confère à l’évidence. Parce que le réalisateur ne cherchait rien d’autre, déjà. Son allégorie jusqu’au-boutiste ne vise rien d’autre que de marquer durablement les spectateurs, d’une façon ou d’une autre. Incroyable trip radical pour les uns, insupportable parabole hystérique pour les autres, Aronofsky verra son dernier bébé malmené dans tous les sens jusqu’au déchirement.

Mother mérite-t-il d’être démembré sur la place publique ? Certainement pas. Avec ce long-métrage qui ne manquera pas d’évoquer d’emblée le classique de Polanski, Rosemary’s baby, Darren Aronofsky envoie valser tout sens de la mesure dans ce qui ressemble à un objet diabolique indomptable, à un rejeton de l’enfer donnant des envies de tuerie de masse.

L’enfer, c’est les autres

Pas vraiment épargné lors de sa présentation vénitienne, mother! ne fait absolument rien pour se rendre aimable. Ce délire sans concession (et sans limites ?) ressemble à une création psychotique où l’auteur jette sur pellicule ses confessions les plus extrêmes autour de la question de l’art, de la maternité et de l’amour. Mea-culpa à peine dissimulé, il semble expier ses pêchés comme assumer ses failles dans un thriller étouffant puis éprouvant qui en laissera plus d’un sur le bord de la route.

De l’intimité du couple aux affres dévorantes de la célébrité, de la peur asphyxiante de l’abandon au don sacrificiel de l’individu sur l’autel de la création, Aronofsky sonde les recoins les plus sombres de son âme tourmentée en cherchant la lumière, hurle son envie d’interpeler son audience, jusqu’au point d’exclamation de son titre, martyrise sa jeune compagne et livre son témoignage personnel dans ce huis-clos difficilement supportable. Paradis et enfer, réception dubitative et espoir de renouveau se côtoient perpétuellement dans cette oeuvre outrancière qui dévore tout sur son passage. L’auteur des pénibles Black swan et Noé et du formidable The Wrestler renaît-il de ses cendres ou franchit-il définitivement le perron des Enfers ? À cette question, mother! apporte un vrai début de réponse.

La fiche

affiche-mother-aronofsky

mother !
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Michelle Pfeiffer…
Etats-Unis – Thriller, épouvante, drame
Sortie : 13 septembre 2017
Durée : 
115 min




0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
%d blogueurs aiment cette page :