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MEURTRES SANS ORDONNANCE

Amy, infirmière attentionnée et mère célibataire souffre d’un grave problème cardiaque et se retrouve poussée à bout par des gardes nocturnes éreintantes dans l’unité des soins intensifs où elle travaille. Par chance, elle finit par trouver de l’aide auprès d’un nouveau collègue prévenant et empathique, Charlie. Passant de longues nuits ensemble à l’hôpital, les deux soignants se lient d’une amitié solide et dévouée. Pour la première fois depuis des années, Amy se remet à croire à un avenir pour elle et ses filles. Cependant, quand une série mystérieuse de décès de patients déclenche une enquête qui désigne Charlie comme suspect principal, Amy est obligée de risquer sa vie et la sécurité de ses enfants pour découvrir la vérité.

Critique du film

Scénariste norvégien acclamé pour la passionnante série Borgen avec Sidse Babett Knudsen, qui explorait les coulisses du pouvoir danois, et pour La chasse de Thomas Vinterberg, qui scrutait l’impact dévastateur d’une rumeur sur une réputation, Tobias Lindholm a ensuite fait de très solides débuts à la réalisation avec Hijacking et A war, tous deux portés par l’excellent Pilou Asbæk. Pour ses débuts hollywoodiens, il réunit deux comédiens oscarisés, Jessica Chastain et Eddie Redmayne, têtes d’affiche de l’adaptation du roman Meurtres sans ordonnance, inspiré de glaçants faits réels. 

Infirmière en soins intensifs, Amy s’efforce de tenir la cadence de son métier intense tout en conservant l’humanité et la considération envers ses patients qui l’ont poussée vers cette vocation. Rythmes infernaux, charge de travail importante et manque de personnel, les maux des établissements de santé sont désormais bien tristement connus. Surmenée, elle doit également gérer un souci cardiaque, que l’exercice de son métier menace d’aggraver. Son cardiologue tire la sonnette d’alarme pour l’enjoindre à lever le pied en attendant la transplantation qu’elle ne pourra éviter.

C’est avec cette épée de Damoclès qu’elle poursuit ses tâches d’infirmière et tente de préserver tant bien que mal sa vie de famille, elle qui élève seule deux filles qui ignore jusqu’à présent sa pathologie. L’arrivée dans son service de nuit d’une nouvelle recrue, Charles, est forcément bienvenue. Véritable renfort, il se montre aussi prévenant lorsqu’il apprend que sa nouvelle collègue souffre d’une cardiomyopathie qu’elle ne peut traiter dans l’immédiat, tant qu’elle ne bénéfice pas de la couverture mutuelle de son employeur.

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Leur amitié se consolide à force de gardes de nuit et de moments de quotidien partagés. Quand un décès soudain et inexpliqué frappe l’une de ses patientes, Amy est attristée mais n’a pas de véritable suspicion bien que l’enquête menée par la police mette en lumière une visible erreur de traitement. Un second décès éveille davantage ses soupçons envers le jeune infirmier qui ne laisse rien paraître et demeure dévouée envers sa nouvelle amie.

Avec Meurtres sans ordonnance, Tobias Lindholm retrouve quelques motifs qu’il affectionnait déjà dans A war et Hijacking, privilégiant les rouages de l’investigation et les répercussions émotionnelles pour son personnage principal, confronté à un combat qui n’aurait pas du être le sien. Par cet inquiétant récit, le cinéaste met aussi en lumière quelques sujets complexes, comme les insuffisances du système de santé outre-Atlantique et la frilosité des bureaucrates médicaux qui préfèrent éclipser un problème plutôt que de le combattre. Pour incarner le tandem titre dans ce jeu du chat et de la souris, Jessica Chastain et Eddie Redmayne apportent la crédibilité nécessaire à une histoire qui pourrait paraître bien incroyable si celle-ci n’était pas basée sur un cas réel impliquant l’un des abus de confiance les plus inimaginables du début du 21e siècle.

Bande-annonce

26 octobre 2022 (Netflix) – De Tobias Lindholm, avec Jessica ChastainEddie Redmayne




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