LUCY
À la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.
Pouvoir limité
Il y a 20 ans, Luc Besson réalisait Léon. Que reste-t-il deux décennies plus tard de l’ambitieux cinéaste devenu cupide producteur ? Pas grand chose. Voilà que débarque en salles sa dernière réalisation, Lucy, grosse machine made in France destinée à cartonner outre-atlantique – les premiers chiffres tendent à confirmer cette prévision – qu’il revendique comme une oeuvre inspirée de Léon (justement) mais aussi Inception et (plus surprenant) 2001 l’Odyssée de l’espace. On est alors partagé entre l’espoir d’un renouveau artistique et la légère appréhension.
En effet, depuis plus d’une décennie, le père Besson ne se tracasse plus trop avec la scénarisation. Jadis bon faiseur, il est devenu un insupportable recycleur qui ne se contente désormais que de revisiter les intrigues et les personnages imaginés précédemment au cours de sa carrière de cinéaste-producteur. Ainsi, Lucy est une sorte de hit-girl pas si éloignée de Nikita, faisant face à un bad-guy pas si éloigné de Norman Stansfield, qui se retrouve en possession de la capacité extraordinaire d’exploiter ses ressources cérébrales jusqu’à devenir véritablement omnipotente.
Ne sachant pas s’il devait arpenter la voie du thriller d’action musclé (marque de fabrique d’EuropaCorp) ou essayer de retrouver un semblant de crédibilité artistique, Besson ne tranche pas et emporte le spectateur dans un grand maelstrom bourrin imbibé de théories métaphysiques douteuses. Mais c’est lorsqu’il commence à se la jouer The Tree of Life que Lucy devient encore plus grotesque (oui, il y a un dinosaure), sans parler des incessantes parenthèses animalières qui auraient plus leur place sur Discovery Channel…
Au lieu d’assumer son statut de « plaisir coupable » associable à une série B, le film bombe le torse et s’obstine à vouloir paraître plus intelligent et complexe qu’il ne l’est, n’hésitant cependant pas à dissimuler les invraisemblances de son scénario par quelques pirouettes plutôt voyantes. Et la pauvre Scarlett Johansson, déjà pas franchement l’actrice du siècle, tente de sauver les apparences, passant de la biche apeurée aussi mal sapée qu’une vedette de télé-réalité à la bad-ass glamourisée qui se bat en Louboutin. Que dire enfin de Min-sik Choi, fantastique comédien coréen, venu se perdre dans ce rôle indigne de sa filmographie ?
Si ses promesses commerciales seront vraisemblablement tenues, Lucy se révèle aussi décevant que Limitless. Parfois efficace, régulièrement ennuyeux ou brouillon, ce seizième film de Luc Besson confirme le déclin vertigineux d’un réalisateur désormais cantonné à l’esbroufe mercantile.
Il semblerait que Luc Besson n’utilise plus que 10% de ses capacités de cinéaste #Lucy
— Squizzz (@MondeSquizzz) 10 Août 2014
La ficheLUCY
Réalisé par Luc Besson
Avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Min-sik Choi
France – Action, Science-fiction
30 Juillet 2014
Durée : 89 min
Je verrai donc forcément ce film, en tant que fan, en espérant ne pas être déçue…
J’ai vu le film le mercredi matin de sa sortie, sans avoir lu la moindre critique. Mon avis est donc celui que je me suis fait en découvrant le film le jour-même. Certains estiment même que je suis trop indulgent sur ce coup. Le fait est que Besson ne se foule plus beaucoup maintenant et se contente de recycler…
À bientôt 🙂
M. Thomas je vous trouve un tant soit peu sévère, tant je vous rejoins sur le scénariste qu’est luc Besson tant je dissocie le réalisateur qui nous tient en haleine du début à la fin ainsi qu’ une scarlett au top de sa forme, je suis sorti de la salle en me posant des questions sur le scénario quelque peu incompréhensible autant j’ai pris du plaisir à regarder le jeu d’actrice de la miss qui incarne parfaitement le rôle d’une personne qui perd peu à peu ses émotions et le tempo imposé par le réalisateur. Je reste évidemment sur ma… Lire la suite »
Bonjour, Je me lance, je viens régulièrement lire vos articles que je trouve très bien écrits mais c’est la première fois que je laisse un commentaire. Pour ce qui est de ce film, je suis plutôt d’accord avec vous. Dès la scène initiale, j’ai trouvé que le réalisateur nous prenait pour des idiots : il s’est senti obligé d’insérer des images animalières pour nous faire comprendre les choses évidentes qui se passent à l’écran… À moins que ces images aient pour but uniquement d’ajouter de la lourdeur au film ? Ensuite, une fois que Scarlett devient une « super femme… Lire la suite »