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L’OISEAU DE PARADIS

Jeune assistant parlementaire métis, amoral et séducteur, Teivi revoit un jour Yasmina, une lointaine cousine maorie aux pouvoirs mystiques, qui lui fait une étrange prédiction. Mais en proie à des malaises hallucinatoires et empêtré dans une affaire de corruption immobilière, Teivi perd pied. Persuadé que Yasmina peut le guérir, il part à sa recherche et chemine jusqu’à la presqu’île fantasmagorique de Tahiti. L’Oiseau de paradis raconte un Tahiti intime et légendaire, métis et vivant. Un conte mystique et contemporain sur le plus beau des paradis perdus.

Critique du film

Natif de Tahiti, Paul Manaté, le réalisateur de L’Oiseau de paradis a mûri l’écriture et l’élaboration de son premier long métrage pendant plusieurs années. S’inspirant en partie de son enfance, mais en y mêlant des éléments fictionnels fantastiques ou en rapport avec des problématiques politiques, cet auteur et metteur-en-scène a produit une œuvre originale et énigmatique, où se télescopent tradition et modernité.

L’une des premières qualités de L’Oiseau de Paradis réside dans son authenticité. Ici, pas de clichés. Tout est vrai. Inutile d’avoir mis les pieds en Polynésie Française pour sentir intuitivement que tous les détails sonnent juste. Rien d’artificiel ou de faussement exotique. Les croyances, les traditions et le mode de vie des Maoris sont décrits toujours avec subtilité, respect et une part de mystère. De même, les difficultés de l’archipel ne sont jamais occultées : exploitation et saccage de l’environnement, politiciens corrompus, racisme entre les différentes communautés ethniques. 

Hormis Sebastian Urzendowsky et Patrick Descamps, tous deux acteurs professionnels, tous les interprètes sont des amateurs. Ils ont été coachés avant le tournage par l’actrice Dephine Zingg, qui avait déjà effectué le même type de préparation pour des films de Céline Sciamma et d’Alain Gomis. Ce travail en amont et la direction d’acteurs de Paul Manaté donnent crédibilité et intensité à l’ensemble des interprètes.

Nostalgie d’un paradis perdu

Dans le rôle de Yasmina, Blanche-Neige Huri, actrice débutante se montre formidable de magnétisme. Avec peu de lignes de dialogues, mais un visage très expressif et une beauté atypique, il émane de sa présence une impression de force intérieure et de souffrance rentrée. Son personnage, victime des préjugés, possède des pouvoirs mais ceux-ci ne constitueraient-ils pas une sorte de malédiction ? Comme un lourd héritage familial qui l’emprisonnerait dans un destin funeste.

Le  mystère naît du personnage de Yasmina et de ses pouvoirs mais aussi des motivations de son cousin, de ses revirements. Quel est son véritable moteur ? La peur de voir les prédictions de Yasmina se réaliser ? La culpabilité ? Ou la nostalgie d’un paradis perdu, d’un passé révolu qui emporte avec lui une forme d’innocence ? L’incursion du fantastique se fait ici par petites touches, sans ostentation, ni effets faciles. 

Le film comporte de très belles scènes nocturnes mises en valeur par une photographie d’Amine Berrada qui offre à certains moments des couleurs chaudes (la discothèque, la virée nocturne en voiture) et par moments des couleurs plus froides (scènes en pleine nature). La musique d’Olivier Mellan, hypnotique, renforce le sentiment d’étrangeté du film.

Drame social, film fantastique, mais aussi conte moderne, L’Oiseau de Paradis, par sa réussite formelle et son originalité, constitue une très belle surprise cinématographique et offre un regard précieux sur un île finalement assez méconnue. 


Disponible sur Univers Ciné

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