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LOCKE & KEY

Le projet d’adaptation de Locke & Key, série de comics à succès publiés entre 2008 et 2013, a eu une histoire pour le moins tumultueuse. En 2010, la Fox annonce une série tirée des œuvres de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, mais abandonne l’idée après la réalisation du pilote. C’est Universal qui se penche ensuite sur la question en voulant transposer la BD sur grand écran en 2014. Nouveau projet avorté. En 2016, l’idée d’une série est relancé, d’abord annoncée sur Hulu, et finalement reprise en 2018 par Netflix, qui sort enfin la première saison sur sa plateforme en février 2020. Avec un passif de production aussi chaotique, le résultat final de Locke & Key vaut-il le détour ?

La série débute sur l’emménagement dans leur maison ancestrale de la famille Locke, endeuillée du récent meurtre du père dans d’étranges circonstance. En explorant la vieille demeure, les enfants découvrent qu’elle renferme des clés magiques, et qu’une mystérieuse démone souhaite s’en emparer. Si Locke & Key respecte la trame narrative des comics, elle se positionne comme une série fantastique grand public, assumant un côté nettement moins sombre et gore que l’œuvre originelle. Un parti pris voulu par les créateurs Carlton Cuse et Joe Hill, auteur des comics.

Et dans le genre, Locke & Key fait plutôt bien le job. Personnages attachants, narration fluide et rythme bien mené, difficile de ne pas se laisser porter par les aventures des Locke. Les premiers épisodes notamment nous repropulsent en enfance, quand on s’inventait des histoires et des jeux de pistes dans des vieilles demeures (ou autres lieux) qu’on aimait à explorer. Locke & Key renoue (c’est à la mode) avec l’aventure des anciennes productions spielbergiennes (le côté nostalgie des années 80 en moins, ce qui change un peu). A l’image des adolescents de la série qui réalisent avec les moyens du bord un film d’horreur (l’analogie avec Super 8 renvoie un peu plus à l’hommage à Amblin), Locke & Key assume son côté old school, tout en s’adaptant à la jeunesse d’aujourd’hui et en ne cachant d’ailleurs pas sa volonté de se ranger dans la catégorie des séries teen. Les clés magiques servent ainsi de points de départ aux questionnements classiques du coming of age, même s’ils sont parfois traités de manière un peu trop superficielle.

Visuellement Locke & Key s’avère vraiment agréable à regarde. On fera abstraction des effets spéciaux pas toujours au niveau, pour se focaliser sur les décors magnifiques (Keyhouse en première ligne), la sublime photographie et l’inventivité des univers fantastiques. La réalisation est soignée à chaque épisode mais brille particulièrement dans les deux derniers épisodes dirigés par Vincenzo Natali (Cube, Dans les hautes herbes). Côté casting, les jeunes acteurs offrent des performances réjouissantes qui permettent de rentrer rapidement en empathie avec les personnages. On retiendra particulièrement le trio principal, formé du talentueux Connor Jessup (qu’on avait déjà remarqué dans les très recommandables Blackbird et Closet Monster), de la nuancée Emilia Jones et du pétillant Jackson Robert Scott.

Si Locke & Key ne dévie pas de la ligne classique des films fantastiques horrifiques grand public, il n’en reste pas moins très plaisant à suivre et très réjouissant à regarder. Une série parfaite pour s’évader et retrouver son âme d’enfant toujours prêt à s’embarquer dans des aventures imaginaires.




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