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LES SEPT DE CHICAGO

Lorsque la manifestation en marge de la convention démocrate de 1968 tourne à l’affrontement, ses organisateurs sont accusés de conspiration et d’incitation à la révolte.

Critique du film

Alors que l’esprit révolutionnaire plane dans l’air ambiant chez nous, souvent réprimé avec force par le gouvernement en place – qui ne s’embarrasse plus de commettre au passage quelques violences policière pour maintenir l’ordre (voir le percutant Un pays qui se tient sage) -, les Etats-Unis ne semblent pas en reste sur fond de lutte contre la discrimination raciale et les bavures policières. Deuxième long-métrage derrière la caméra du génial scénariste après Molly’s game, Les Sept de Chicago nous ramène en 1967 avec un prologue haletant qui relie sous-textuellement les événements mouvementés de cette année mouvementée (des assassinats de Martin Luther-King et de Bobby Kennedy à la montée en puissance de la contestation contre l’engagement militaire au Vietnam) dont les conflits semblent refléter notre actualité.

Ce prologue positionne immédiatement ce projet au sens du questionnement de son scénariste : comment faire changer le monde et soutenir les grandes causes progressistes : par l’engagement politique, la révolte populaire, les actions radicales ? Parvenant à animer ce qui semble rébarbatif sur le papier, il impose dès sa séquence d’ouverture un niveau d’énergie qu’il s’efforcera de maintenir pendant deux heures, pas toujours avec réussite. Avec l’écriture cinétique qu’on lui connait et une direction d’acteurs sans fioritures, il place le spectateur au cœur de ce procès cacophonique à forte répercussion médiatique et idéologique.

Malheureusement, en cours de film, ce message semble quelque peu s’atténuer, tout comme l’excitation de ce moment judiciaire, avec certains arcs scénaristiques qui noient un peu inutilement le poisson au lieu de se resserrer sur le sujet. Quand arrive le final triomphant où Tom (Eddie Redmayne) utilise son temps de déclaration de clôture pour rendre hommage aux soldats tombés au Vietnam pendant le procès, ce moment héroïque ne procure pas l’effet escompté.

S’inscrivant dans l’actualité brûlante étasunienne et mettant en lumière les jeux d’influence societaux, les aspirations à une société plus respectueuse de l’individu, Les sept de Chicago appuie tout de même là où ça fait mal et s’affirme comme le film politique de cette fin d’année.

Bande-annonce

16 octobre 2020 (Netflix) – De Aaron Sorkin, avec Eddie RedmayneSacha Baron CohenJoseph Gordon-Levitt




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