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LES HEURES SOMBRES

Prenant

Darkest Hour s’intéresse à une partie de la vie de Winston Churchill, à partir de mai 1940, lorsqu’il devient Premier ministre en pleine Seconde guerre mondiale.

La place des grands hommes.

Réglons d’emblée une question : Gary Oldman recevra en mars prochain l’Oscar du meilleur acteur. Parce qu’il est temps. Et parce qu’il est gigantesque dans Les heures sombres de Joe Wright (Pan, Reviens-moi, Hanna). Il incarne avec maestria l’un des personnages politiques les plus charismatiques et les plus complexes du XXe siècle. C’est un véritable récital de la part du comédien londonien qui déroule sa partition de façon captivante.

Mais qu’en est-il du film, en lui-même, au delà de cette performance ? En faisant preuve d’une intelligence rare pour mêler reconstitution et liberté(s) créative(s), Joe Wright a réussi admirablement son coup et redresse la barre après plusieurs films décevants. Dans son Darkest hour, le sentiment d’urgence est manifeste : chaque détail parait vital, chaque échange compte et chaque décision devient écrasante. Avec réflexion et en se dispensant majoritairement (une scène mise à part) de séquences à l’émotion trop fabriquée, Les heures sombres plonge dans l’histoire derrière l’Histoire, au courant du mois de Mai 1940, de l’autre côté de la Manche. Le sort de l’Europe tombe sur les épaules du fraîchement nommé Premier Ministre Winston Churchill qui devra choisir entre la négociation et le combat, alors que les éléments conduisent ses opposants à favoriser la capitulation.

Bien aidé par son chef-op Bruno Delbonnel, Joe Wright travaille remarquablement ses mouvements de caméra et composent des plans anxiogènes où le cadre fluctue autour de sa figure principale, avec à la clé de nombreux plans iconiques qui saisissent le regard du spectateur ou l’étau se resserrant autour du dirigeant britannique. Réussissant à retranscrire le sentiment d’urgence l’entourant, le film ne souffre que d’une petite baisse de régime dans sa deuxième moitié.

Combattre ou négocier ? Courber l’échine face au Mal incarné ou mourir la tête haute ? Cette question est au coeur du long-métrage de Joe Wright et fut l’essence de la prise de pouvoir de Churchill. Sorte de miroir qui viendrait compléter le Dunkerque de Christopher Nolan, dont il partage la timeline mais de l’autre côté de la mer, Les heures sombres ressemblerait presque à un huis-clos dans les méandres de la bureaucratie londonienne. Les couloirs sont étroits, les plafonds bas, le temps est compté et l’ennemi gagne du terrain. Et lorsqu’il pourrait devenir un biopic trop testostéroné, le travail sur l’image et son sens de l’humour solide lui permettent de balayer cette atmosphère pesante et d’apporter un peu d’humanité derrière ces uniformes impeccables aux cravates serrées.

La fiche

LES HEURES SOMBRES
Réalisé par Joe Wright
Avec Gary Oldman, Kristin Scott-Thomas, Ben Mendelsohn..
Grande-Bretagne – Drame historique
Sortie : 10 janvier 2018
Durée : 
125 min




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Lemiroirauxessences
6 années il y a

Somptueux ! Un film d’histoire qui passionne, une alliance entre la France et l’Angleterre par l’intermédiaire d’un grand homme qui détestait « cet homme ». A voir absolument

YANNICK DELANNAY
6 années il y a

Je voudrais votre éclairage. Est-ce une image subliminale à 1h 37 mn et 01s dans le film « Les heures sombres » et quelle(s) pourrai(en)t en être les intentions (trois enfants traversant la rue et arborant un masque à l’effigie d’Hitler). Merci de m’aider à comprendre.

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