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LES ÉVADÉS

 En 1947, Andy Dufresne, un jeune banquier, est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. Ayant beau clamer son innocence, il est emprisonné à Shawshank, le pénitencier le plus sévère de l’Etat du Maine. Il y fait la rencontre de Red, un détenu désabusé, ici depuis vingt ans. Commence alors une grande histoire d’amitié entre les deux hommes…
 

Les portes du pénitencier.

Largement inspiré d’une nouvelle de Stephen King, Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank, Frank Darabont présente à travers Les Evadés un drame carcéral en toute sobriété. Si, à l’époque de sa sortie, le film connut un certain échec commercial, il reste néanmoins ancré dans les mémoires par son succès critique, sa côte de popularité lors de sa sortie sur supports physiques et ses nombreuses nominations aux Oscars. Au point de figurer désormais à la toute première place des films notés sur IMDB.

Dénonçant un système où les prisonniers perdent leur identité et toute forme de dignité dès qu’ils franchissent le porche de Shawshank, Les Evadés redonne aux prisonniers un soupçon d’humanité en contraste avec la violence sans merci qu’ils y subissent. Corruption, chantage, meurtres et petits arrangements entre gardiens et détenus sont mis à l’honneur sous couvert d’une religiosité patente prônée par le directeur de l’établissement (interprété de manière brillante par Bob Gunton).

Dans une scène saisissante, probablement l’une des plus intéressantes du film, Andy Dufresne pénètre pour la première fois dans cette enceinte, innocent. Muré dans la solitude pendant ses premiers mois, il observe en silence, faisant face tant bien que mal aux violences physiques et verbales qui s’imposent à lui. Ancien grand banquier, il fera valoir ses compétences en finance et comptabilité en défiant l’autorité. Il devient alors une référence pour les gardiens, prêtant mains fortes aux tâches administratives du pénitencier mais également aux magouilles du directeur qu’il aide à blanchir de l’argent. Andy Dufresne incarne ainsi une véritable figure de résilience et résistance, montant des projets en permanence pour ne pas perdre pied dans cet univers où la notion du temps s’estompe à mesure que les années de peine passent. Il ira jusqu’à obtenir des financements du Sénat pour monter une bibliothèque. En ceci, le personnage s’invente et se crée sa propre liberté à laquelle il refuse de renoncer.

Une amitié sans faille

Il se lie alors d’amitié avec Red – avec lequel les dialogues sont toujours d’une extrême finesse – personnage « institutionnalisé » faisant partie d’une catégorie de prisonniers dont le pénitencier est devenu une réalité telle qu’ils développent une incapacité à retourner vivre dans le monde extérieur. Red apparaît en ceci comme une véritable personnification des aliénations sociales.

C’est précisément cette amitié sincère et authentique qui fera tenir Andy, lui procurant un espoir sans faille, pour sortir du trou. C’est la vertu de la patience qui permettra au protagoniste d’élaborer une stratégie sur le long terme pour enfin redécouvrir le goût de la liberté.

Incontournable devenu culte, Les Evadés raconte l’humain dans toute sa complexité et met en scène une histoire sombre traitée de manière simple et sobre, sans fioriture ni artifice, à l’image de l’excellente interprétation des acteurs, sans aucun effet de pathos. 




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