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LES AMANTS DU CAPRICORNE

La fiche

Réalisé par Alfred HitchcockAvec Ingrid Bergman, Joseph Cotten, Michael Wilding…
Royaume-Uni Drame – Ressortie : 27 février 2019 Durée : 117 min

Synopsis : Australie,1835. Le neveu du gouverneur, Charles Adare, arrivant d’Angleterre, est convié à dîner chez un ancien forçat enrichi, Sam Flusky, qui est marié à l’une des cousines de Charles, Lady Harrietta. Charles Adare découvre que sa cousine, devenue alcoolique, est terrorisée par sa gouvernante Milly et, tout en s’efforçant de la guérir, il s’éprend d’elle…

La critique du film

Echec commercial qui précipita la fin de la maison de production indépendante d’Alfred Hitchcock, Les Amants du Capricorne fut désavoué par son auteur. Projet avant tout initié pour Ingrid Bergman, il est en effet à part dans la filmographie du réalisateur. Assez éloigné du genre phare de son auteur malgré une ambiance mortifère, il est un des deux seuls films en costumes du cinéaste et s’apparente avant tout à une histoire d’amours contrariés. Pour autant, Les Amants du Capricorne sera défendu dès sa sortie par quelques critiques, notamment en France par Les Cahiers du cinéma, et mérite effectivement d’être réhabilité à une digne place dans la filmographie du cinéaste.

Tourné entièrement en studio en Angleterre (alors que le film est censé se passer en Australie) et en Technicolor, Les Amants du Capricorne imposerait un style relativement théâtre sans ses mouvements de caméra assez prodigieux qui font corps avec les personnages au gré de longs plans-séquences, qui viennent compléter le travail initié par Hitchcock sur son précédent film, La Corde. À la différence que le procédé des Amants du Capricorne n’est pas aussi exclusif que celui de La Corde et n’impose pas une unité de temps et de lieu. Au contraire, Hitchcock fait valser sa caméra dans l’espace, à travers des décors gigantesques et modulables pour répondre aux exigences des mouvements de caméra. Une complexité technique parfaitement maîtrisée et qui s’oublie pour que ne reste que l’effet recherché d’une caméra lyrique qui colle au plus près de la narration et des émotions des personnages.

Les Amants du Capricorne raconte ainsi comment le fraichement débarqué Charles Adare, neveu du gouverneur d’Australie, va retrouver par hasard sa cousine Lady Harrietta, devenue l’épouse d’un ancien forçat enrichi, Sam Flusky. Ce dernier demande alors à Charles de tenter de guérir sa femme, qui sombre dans l’alcoolisme et la dépression, en ranimant son noble passé. Peu à peu Charles va s’éprendre de sa cousine mais aussi découvrir ses démons nés d’une passion dévastatrice. Hitchcock filme ainsi des personnages pris dans des tourments amoureux et sonde les rapports de classes. Il pare son film d’une mélancolie qui ne semble n’avoir pour seule issue que la mort. Une fatalité morbide qui transparaît magnifiquement dans l’unique séquence horrifique du film, sublimement hitchcockienne. Cette dualité de l’amour et de la mort est aussi au cœur de l’interprétation d’Ingrid Bergman, parfaite du début à la fin avec pour paroxysme un sublime monologue en plan séquence.

La ressortie des Amants du Capricorne dans une très belle copie restaurée est la parfaite occasion de (re)découvrir cette œuvre injustement méconnue du maître Alfred Hitchcock.



La bande-annonce




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