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LE LAC AUX OIES SAUVAGES

Un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.

La critique du film

2019 termine fort pour le cinéma asiatique. Après Asako I&II, Un Grand Voyage vers la Nuit ou Les Eternels, tous trois présentés lors du 71e festival de Cannes, l’autre sensation de cette dernière édition cannoise pourrait venir de Chine et se nommer Le lac aux oies sauvages, signé Diao Yinan (Black Coal).

Sur le papier, Le lac aux oies sauvages est le récit de la traque à l’homme, cerné à la fois par la police et par la mafia. Un scénario plutôt classique, presque minimaliste. Mais toute la force de Le lac aux oies sauvages repose sur sa forme, à travers une mise en scène d’une efficacité redoutable. Trip onirique déconcertant, le film offre une lente plongée dans la violence et enchaîne les séquences hallucinées et fourmillant d’idées à chaque seconde. On retiendra cette scène presque horrifique de chasse à l’homme dans un zoo, où l’obscurité pose un regard cauchemardesque sur les animaux, semblables à des monstres inquiétants.

A history of violence

Le lac aux oies sauvages offre une chorégraphie sexuelle et violente, aussi vénéneuse qu’impénétrable. La violence est fétichisée à souhait – l’ovation de Tarantino n’a alors rien de surprenant -, alors que se déversent des litres d’hémoglobine. Dommage en revanche que le viol soit regardé avec la même complaisance qu’un meurtre au parapluie, en posant le même regard érotique que sur des scènes de baston collective.

Si le film souffre de faiblesses d’écriture qui le rend souvent confus, Le lac aux oies sauvages n’en demeure pas moins un redoutable tour de force, qui se vit comme un rêve nébuleux, plus qu’il ne se lit. Et il ne volerait certainement pas un Prix de la Mise en Scène. 



Bande-annonce

25 décembre 2019 – De Diao Yinan




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