LE DERNIER VOL DE LA NAVETTE CHALLENGER
Ingénieurs, hauts fonctionnaires et proches des membres de l’équipage partagent leur point de vue sur l’accident de la navette spatiale Challenger et ses conséquences.
Critique de la série
A l’heure où la conquête spatiale a perdu un peu de sa superbe dans les années 1980 aux Etats-Unis, la NASA décide de lancer un programme avec des astronautes plus représentatifs de la société américaine. Pour ce faire, une promotion plus inclusive est composée, comportant pour la première fois une civile dans l’équipage, professeure des écoles. L’espace peut-il enfin être à portée de main pour les citoyens ? C’est sans compter les nombreux dysfonctionnements dans les coulisses de la mission.
Nul besoin d’être passionné de conquête spatiale pour avoir connaissance du terrible accident de la navette Challenger, survenu au décollage en janvier 1986. Pour Netflix, les réalisateurs Daniel Junge et Steven Leckart reviennent sur cette triste page de la conquête spatiale, à travers un procédé commençant par une réalisation se concentrant sur le côté humain. A travers des témoignages notamment d’employés de la NASA de l’époque, de sous-traitants, et des familles des sept victimes, le spectateur entre en immersion dans le processus de sélection des astronautes et de déroulement des missions spatiales. Sans surprise dans la narration, avec l’utilisation d’images d’archives rares, les événements sont présentés par ordre chronologique jusqu’au jour J.
Une fois le décor posé, la réalisation rentre dans la partie technique en distillant rapidement les premiers signaux de la catastrophe annoncée. Nécessitée de respecter les délais, vices de conception, problèmes de communication entre les différents acteurs de la mission : trop tard, la machine NASA est lancée et elle ne réalise probablement pas très bien le danger imminent. Après la catastrophe, les épisodes retracent également l’enquête qui a suivi, avec la conclusion cinglante : l’issue funeste aurait probablement pu être évitée. Netflix n’innove certes pas tant à travers les épisodes, mais ces derniers ont le mérite d’être fournis et divertissants.
En définitive, concilier dans la narration problèmes techniques et aspect humain n’était pas gagné mais Le dernier vol de la navette Challenger passe le test avec succès. Le format des épisodes et le propos raviront toutes les tranches d’âges qui ont une appétence ou non pour les cieux étoilés. Entre rêve et réalité, entre excitation et danger, si la mission spatiale peut faire rêver petits et grands, cette production rappelle ô combien la moindre erreur peut être fatale dans l’espace, territoire hostile par excellence où seul l’humain est assez fou pour vouloir le conquérir.
Bande-annonce
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