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LE BRAQUAGE DU SIÈCLE

Argentine, 2006. Un groupe de cambrioleur s’apprête à réaliser un des plus célèbres et des plus ingénieux braquage de l’histoire d’Argentine, celui de la banque Río.

Critique du film

Tiré d’un fait divers qui aurait inspiré les scénaristes de la série La Casa di Papel, Le Braquage du siècle constitue un excellent divertissement, une très bonne surprise qui est déjà l’un des plus gros succès du cinéma argentin avec deux millions de spectateurs. Le 13 janvier 2006, six hommes avec des armes factices font irruption dans la banque Rio, prenant les vingt-trois occupants en otage. Encerclés par des centaines de policiers et parlementant avec un négociateur chevronné de la police, ils parviendront à s’éclipser avec leur butin, sans avoir malmené le moindre client ou employé de la banque. 

Outre le fait qu’il soit la mise en scène d’un véritable braquage, le film s’appuie sur de solides atouts tels que l’interprétation de qualité, le rythme et l’humour omniprésent. On s’amuse beaucoup de voir ces hommes faire preuve à la fois d’une forme d’amateurisme et d’une sorte de perfectionnisme, de professionnalisme. Ainsi, Mario, interprété par le charismatique Guillermo Francella, déjà vu dans les films Dans ses yeux ou El Clan, va jusqu’à prendre des cours d’art dramatique pour préparer son «jeu » lors des échanges futurs avec le négociateur de la police. La préparation minutieuse, les efforts déployés par Fernando – joué par Diego Peretti – cerveau du casse adepte de la marijuana dont il affirme qu’elle l’aide à se concentrer et par toute son équipe nous les rendent éminemment sympathiques d’autant plus qu’ils n’useront à aucun moment de véritables violences. Fernando Araujo, le fameux organisateur de ce casse a par ailleurs contribué au scénario, d’où une grande précision dans les faits qui sont relatés – même si une part de romanesque a été ajoutée – et dans les détails techniques de l’opération.

Le film offre des moments savoureux, humoristiques, comme ceux de Mario avec sa fille à qui il ment constamment, des personnages pour lesquels on éprouve empathie, que ce soit les braqueurs ou le négociateur de la police – Luis Luque, personnalité qui ne paie pas de mine au départ, mais qui s’avère malin et professionnel jusqu’au bout des ongles : sa seule motivation est de sauver les otages et quand on lui apprend qu’un des braqueurs a été pris, il affirme qu’il s‘en contrefiche. 

Très rythmé, sans aucun temps mort et soutenu par des dialogues et une écriture de qualité, Le Braquage du siècle bénéficie également d’une très bonne bande son de Dario Eskenazi. Traversé par un certain suspense, même quand on connaît l’issue de l’affaire, et par plusieurs rebondissements ce long-métrage provoque jubilation devant l’ingéniosité des protagonistes. La mise en scène, efficace et inventive sans être tape à l’œil, les interprètes et l’esprit sympathiquement amoral et non-violent, tout cela contribue à faire de ce Braquage du siècle une réussite du genre et une comédie enlevée.

Bande-annonce

8 septembre 2021De Ariel Winograd, avec Guillermo FrancellaDiego Peretti




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