FROZEN 2

LA REINE DES NEIGES 2

Pourquoi Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques ? La jeune fille rêve de l’apprendre, mais la réponse met son royaume en danger. Avec l’aide d’Anna, Kristoff, Olaf et Sven, Elsa entreprend un voyage aussi périlleux qu’extraordinaire. Dans La Reine des neiges, Elsa craignait que ses pouvoirs ne menacent le monde. Dans La Reine des neiges II, elle espère qu’ils seront assez puissants pour le sauver…

Critique du film

Il faudrait vivre sur une autre planète pour ne pas être au courant, La Reine des neiges est de retour. La plupart des parents n’y échapperont pas, mais pour les autres, faut-il ou non se laisser tenter par ce nouveau dessin animé made in Disney ?

Il faut être honnête, tout n’est pas à jeter dans cette suite qui s’avère, sur certains points, plus intéressante que le précédent opus. Le point fort de La Reine des neiges 2 est sans conteste le personnage d’Elsa. On la pensait libérée, délivrée, mais on s’aperçoit vite que ce n’est pas vraiment le cas. L’héroïne est dépressive (elle se jette à corps perdu dans sa quête, quitte à y rester), névrosée, limite schizophrène (elle entend quand même des voix…). Son aventure s’apparente dès lors presque à une psychanalyse, où Elsa va devoir affronter les démons du passé de sa famille pour lever le brouillard sur sa vie actuelle.

Comme dans le premier film, le méchant est invisible, et se loge ici dans le passé. Etant donné que l’intrigue tourne autour de la nature, difficile alors de ne pas voir un sous-texte écologique assez évocateur où les nouvelles générations doivent réparer les erreurs de leurs aînés. Ce sous-texte reste cependant quand même bien dissimulé derrière un message qui s’adresse avant tout aux plus jeunes, cette suite reprenant beaucoup des thèmes du premier film. Elsa et Anna poursuivent leur émancipation, restent attachées à leurs racines mais s’assument en temps qu’être à part entière. La sororité est également plus que jamais de mise, les deux héroïnes se passant volontiers de personnages masculins, relégués à des seconds rôles sans grand intérêt.

Raconté comme ça, La Reine des neiges 2 donne plutôt envie, pourtant le visionnage du film est plus laborieux… Visuellement, rien à redire, c’est très propre, techniquement impeccable, avec un travail soigneux sur les textures et les couleurs. Par contre, hormis son sous-texte, le scénario se résume à une intrigue sans ampleur, semblant écrite à la hâte, et dont la construction semble n’avoir été dictée que par les séquences d’action et les chansons. Ces dernières sont omniprésentes, au point que La Reine des neiges 2 peut clairement être identifiée comme une comédie musicale. Disney a matière à faire pas mal de spectacles pour ses parcs d’attraction à coup d’Into The Unknown/Dans un autre monde et Show Yourself/Je te cherche, qui rivaliseront sans problème avec Let It Snow/Libérée, délivrée. La politique commerciale suinte d’ailleurs un peu trop dans cette suite, comme lorsqu’un petit animal trop mignon débarque au milieu de l’histoire, sans aucun intérêt dans le film mais qui fera une superbe peluche sous le sapin.

Conscients que l’ennui peut rapidement pointer chez les spectateurs, Jennifer Lee et Chris Buck ont choisi de faire la part belle à l’humour pour dynamiser un peu leur film, au travers notamment des personnages de Kristoff et Olaf. Si parfois ça fait mouche (le résumé plein d’autodérision du premier film, la chanson version clip des 80’s), il faut cependant savoir doser, ainsi le bonhomme de neige, mis quasiment au même plan qu’Elsa et Anna, devient agaçant à la longue. A la place de ce remplissage humoristique, mieux aurait-il fallu étoffer les enjeux dramatiques et s’attarder sur des moments plus intimistes et émouvants, qui aurait clairement hissé le films à un autre niveau.

Si en grattant bien, on trouve des pistes vraiment intéressantes dans ce nouvel opus, force est de constater qu’elles n’ont pas résisté au rouleau compresseur du divertissement formaté. Dommage, il y avait matière à faire une suite qui aurait largement pu dépasser son prédécesseur.

Bande-annonce

6 novembre – De Jennifer Lee et Chris Buck, avec les voix de Kristen Bell, Idina Menzel, Josh Gad




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