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LA MISSION

Cinq ans après la fin de la Guerre de Sécession, le capitaine Jefferson Kyle Kidd, vétéran de trois guerres, sillonne le pays de ville en ville en qualité de rapporteur publique et tient les gens informés, grâce à ses lectures, des péripéties des grands de ce monde, des querelles du gratin, ainsi que des plus terribles catastrophes ou aventures du bout du monde. En traversant les plaines du Texas, il croise le chemin de Johanna, une enfant de 10 ans capturée 6 ans plus tôt par la tribu des Kiowa et élevée comme l’une des leurs. Rescapée et renvoyée contre son gré chez sa tante et son oncle par les autorités, Johanna est hostile à ce monde qu’elle va devoir rejoindre et ne connait pas. Kidd accepte de la ramener à ce domicile auquel la loi l’a assignée. Pendant des centaines de kilomètres, alors qu’ils traversent une nature hostile, ils vont devoir affronter les nombreux écueils, aussi bien humains que sauvages, qui jalonnent la route vers ce que chacun d’entre eux pourra enfin appeler son foyer.

Critique du film

Alors qu’il était initialement prévu pour une sortie en salle – et il a pu en bénéficier outre-Atlantique -, le nouveau film de Paul Greengrass, La mission (aka News of the world), a finalement été racheté par Netflix. Huit ans après le très réussi Capitaine Phillips, Greengrass retrouve Tom Hanks pour un western qui se déroule en 1870 à la frontière entre le Texas et le territoire indien, adapté du roman Des Nouvelles du Monde de Paulette Jiles (paru en 2016). À ses côtés, un visage ayant marqué l’année 2020 : celui d’Helena Zengel, formidable Benni dans le film éponyme sorti avant l’été dernier.

Capitaine Kidd

Dans un monde où l’information n’était pas accessible à portée d’écran, le récit de ce conteur de nouvelles s’avère plutôt séduisant, alors que le Capitaine Kidd (Hanks) se déplace de ville en ville pour rendre compte des articles sur divers sujets (faits divers, santé, politique…) à un public ne manquant pas de réagir (à coups de cris, de rires ou de complaintes). Quand le nomade solitaire croise sur son chemin une enfant sauvage livrée à elle-même, l’homme voit sa trajectoire évoluer – alors qu’il comptait se rendre progressivement dans le village où son épouse – tragiquement disparue – est enterrée.

Mis en scène avec savoir-faire, et porté tant par la superbe photographie de Dariusz Wolski (le chef-op des derniers films de Ridley Scott) et la partition musicale très réussie de James Newton Howard, le western de Greengrass traduit la violence de cette époque, où les femmes et les filles ne sont guère considérées. Au centre du film, une séquence de fusillade apparait comme le point culminant – et de bascule – du film, cimentant la relation entre le veuf et l’orpheline. Face à un Tom Hanks toujours aussi bon, la jeune comédienne allemande Helena Zengel fait des débuts plus que convaincants dans le cinéma hollywoodien.

Repartis sur les chemins battus de l’histoire vraie portée à l’écran, le réalisateur et l’acteur assurent un travail de bonne facture – malgré un épilogue qui traîne un brin la patte – pour un visionnage plaisant. En l’absence d’excursion en salles obscures, une tranche de cinéma de qualité, avec des ingrédients – aussi traditionnels soient-ils – ayant fait leurs preuves, ça ne se refuse pas.

Bande-annonce

10 février 2021 (Netflix) – De Paul Greengrass, avec Tom Hanks et Helena Zengel




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