La maison de la mort (The old dark house)

LA MAISON DE LA MORT

Alors qu’ils traversent une région isolée du pays de Galles, M. et Mme Waverton et leur ami Philip sont pris dans une terrible tempête. Ils trouvent refuge dans une vieille demeure tenue par Rebecca Femm et son frère Horace, secondés par Morgan, leur étrange majordome muet et défiguré. Un peu plus tard dans la soirée, deux autres visiteurs viennent à leur tour demander l’hospitalité : Sir William Porterhouse et son amie Gladys Duquesne. À mesure que la nuit s’installe, l’atmosphère se fait de plus en plus pesante entre les hôtes et leurs invités. Le terrible secret de cette demeure est alors sur le point d’être révélé !

Une soirée étrange

Tourné en 1932 par James Whale, un an après un de ses plus grands succès Frankenstein, La Maison de la mort  – également connu sous le titre Une soirée étrange – suscite l’intérêt par un savant mélange des genres. Comédie horrifique à l’humour irrésistible, grâce aux saillies des personnages interprétés par Charles Laughton et Melvyn Douglas, film d’épouvante à l’ambiance gothique mais également œuvre caractéristique de la période précédant l’application du Code Hays. On y critique ouvertement une certaine bigoterie et certaines allusions à la sexualité n’auraient pas été possibles deux ans plus tard.

A ce mélange des genres vient se mêler des influences très diverses. Adapté du roman de John Boynton Priestley, Dans la nuit, La Maison de la mort fait également penser à La Chute de la maison Usher d’après Edgar Poe que Jean Epstein avait adapté quelques années auparavant, en 1928. La scène durant laquelle deux des protagonistes se trouvent devant des miroirs déformants constitue un moment très impressionnant et renvoie au film de Jean Epstein mais aussi au Cabinet du Docteur Caligari et à l’expressionnisme allemand en général, auquel on pense aussi en raison du travail sur la lumière, les ombres. 

La maison de la mort

Le film doit aussi beaucoup au talent de ses interprètes, notamment Boris Karloff, dans le rôle de Morgan l’effrayant serviteur muet que l’alcool peut rendre fou et violent. Révélé grâce à James Whale dans le rôle de la créature du film Frankenstein, Boris Karloff avait alors plus de vingt ans de carrière et 80 films à son actif quand il accéda à la célébrité en 1931. Sa présence extraordinaire, accentuée par le maquillage de Jack Pierce compte parmi les atouts majeurs de ce film, dont l’une des grandes qualités réside dans le fait qu’il démarre dans une ambiance solidement campée dès le départ et dans sa concision. On entre dans le vif du sujet, à peine l’histoire commencée. Et ce qui fait l’originalité de La Maison de la mort vient également du fait que si l’on pressent en même temps que les personnages  qu’il va se passer des événements effrayants, l’humour reste omniprésent grâce aux dialogues.

Bénéficiant d’une très belle restauration 4K, ce film âgé de 89 ans est à nouveau visible dans toute sa splendeur visuelle et nous fait à la fois frémir et sourire à travers les thèmes de la maison maudite, de la famille dégénérée, sujets repris par la suite dans de nombreux longs-métrages.


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Disponible en vidéo en version restaurée 4K le 27 janvier 2021 chez Carlotta Films. Dans cette édition, on trouve de plusieurs suppléments : entretien avec Sara Karloff, la fille du célèbre acteur Boris Karloff, L’histoire de la restauration du film par le réalisateur Curtis Harrington, Bande annonce 2019 

 

 




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