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LA FEMME SUR LA LUNE

Un scientifique découvre qu’il y a de l’or sur la lune. Il construit une fusée pour y aller mais il y a trop de rivalité au sein de l’équipe pour que l’expédition soit couronnée de succès.

Critique du film

Tourné en 1929, juste après Les Espions, La Femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang qui allait aborder le cinéma parlant deux ans plus tard avec un de ses plus grands films : M le maudit. Il s’agit de l’adaptation du roman Une Femme dans la lune écrit par Thea von Harbou, déjà scénariste de nombreux films, dont certains de Lang – son époux à l’époque -, par exemples Metropolis ou Les Espions

La Femme sur la lune, d’une durée de près de deux heures et cinquante minutes, se compose de deux parties principales. La première développe assez largement les personnages et relate l’origine et les préparatifs de ce voyage vers la lune, tandis que la seconde est axée sur le voyage en lui-même et la découverte du satellite naturel sur lequel on espère trouver des gisements aurifères. 

Nous faisons connaissance avec le professeur Manfeldt qui s‘est attiré les railleries de ses collègues pour avoir émis l’hypothèse que la lune possèderait des moines d’or. Depuis, le professeur vit reclus chez lui et dans une misère relative. Un ami, Wolf Helius, lui rend visite pour lui annoncer son projet d’expédition vers la lune – un périple dans lequel il souhaite entraîner Hans Windegger et la femme avec laquelle ce dernier vient de se fiancer, Friede Velten. Mais il se trouve qu’Helius est secrètement épris de la jeune femme. Comme si cette complication ne suffisait pas, des intrigants commencent à s’intéresser à ces projets scientifiques, notamment en la personne d’un industriel peu scrupuleux aux allures d’espion : Walt Turner. 

La femme sur la lune

Si la première partie du film rappelle Les Espions par son côté « Serials », un aspect feuilletonesque trépidant et pleine de rebondissements – superbe transformation saisissante de Walt Turner –, la seconde marque par sa poésie mais également ce mélange entre réalisme scientifique documenté – on a bénéficié des conseils avisés de Hermann Oberth, physicien et ingénieur – et la description naïve et presque farfelue de cette expédition. Ce long-métrage, qui a d’ailleurs inspiré à Hergé certains éléments de ses deux albums Objectif Lune et On a marché sur la lune, oscille entre Georges Méliès et une vision plus réaliste, comme par exemples ces allusions à l’apesanteur et à l’appareillage destiné à pouvoir évoluer sans en être gêné. 

Comportant quelques traits d’humour, cette œuvre de Fritz Lang, qui est au carrefour de plusieurs genres, bénéficie de décors très soignés jusque dans les moindres détails, d’une mise en scène inventive et rythmée. Le film garde tout son charme et la fin mêle romantisme et esprit héroïque. 

7 février 2023 (vidéo) – De Fritz Lang, avec Willy FritschGustav von WangenheimTilla Durieux


Disponible en version restaurée en combo Blu-Ray / DVD édité par Potemkine, accompagné de suppléments de grande qualité.

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