still_femme-fenetre

LA FEMME À LA FENÊTRE

Psychologue pour enfants, le Dr Anna Fox, agoraphobe, vit recluse dans sa maison de New York et passe le plus clair de son temps à regarder de vieux films et à espionner ses voisins. Elle se lie cependant d’amitié avec Jane Russell, qui vient d’emménager avec sa famille dans l’immeuble d’en face. Sa vie bascule lorsqu’un soir, regardant une fois de plus par sa fenêtre, Anna aperçoit chez les Russell quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû voir, au point de soupçonner son voisin d’avoir fait disparaître Jane… Mais comment prouver le bien-fondé de ces allégations quand tout le monde vous fait douter de votre raison et que les apparences semblent trompeuses ?

Critique du film

On les attendait les retrouvailles de Gary Oldman et Joe Wright, après le biopic très réussi consacré à Churchill, Les heures sombres. On pouvait légitimement espérer de La femme à la fenêtre un thriller hitchcockien probant, avec ce huis-clos louchant sur Fenêtre sur cour – et l’assumant, explicitement – qui comptait dans sa distribution les deux actrices des bijoux de Tom Ford (A single man et Nocturnal animals), Julianne Moore et Amy Adams. Une telle concentration de talents promettait énormément jusqu’à l’annonce d’une cession du film à Netflix par 20th Century Fox. Une décision alors difficile à comprendre avec trois têtes d’affiche solides mais que l’on pouvait mettre sur le compte de la crise sanitaire et de l’embouteillage de sorties à venir lors du second semestre de 2021. L’occasion d’offrir une fenêtre plus large à un film qui serait passé inaperçu au milieu de la centaine de films en attente ?

Fenêtre sur bourde

À la découverte du long-métrage, qui arrive ce 14 mai sur Netflix, on comprend davantage ce choix. S’il commence comme un polar de Brian De Palma, La femme à la fenêtre ne tarde pas à montrer quelques faiblesses au démarrage, rappelant les productions les plus fâcheuses du cinéaste américain. Lorsqu’Anna Fox est témoin de l’incident tragique qui se déroule de l’autre côté de sa rue, les premiers indices du naufrage à venir apparaissent alors que le montage devient de plus en plus maniéré. Amy Adams s’efforce pourtant de donner chair à son personnage désorienté qui s’échine à faire entendre raison en dépit de ses doutes et de son abus d’alcool et de médicaments.

Malheureusement, même si l’on garde espoir que le film s’en sorte avec les honneurs, le dernier segment du film contrarie notre résilience illusoire lorsque les masques commencent à tomber, avec l’agilité d’un éléphant amputé jouant les funambules sur une corde mal tendue. On se disait naïvement que la plateforme de streaming avait certainement tiré profit du contexte pour s’offrir un thriller trois étoiles, porté par des comédiens que beaucoup rêveraient de s’offrir. Pourtant, et cela fait mal de le reconnaître, La femme à la fenêtre ressemble à un terrible boulet dont la Fox a certainement été ravie de se débarrasser moyennant une compensation raisonnable.

Bande-annonce

14 mai 2021 (Netflix) – Avec Amy AdamsAnthony Mackie




%d blogueurs aiment cette page :