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LA COMMUNION

Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse mais le crime qu’il a commis l’empêche d’accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse. L’arrivée du jeune et charismatique prédicateur bouscule alors cette petite communauté conservatrice.

Critique du film

Inspiré d’histoires vraies d’usurpation de statut de prêtre en Pologne et dans d’autres pays, La Communion débute par une description crue et sans concessions de l’univers carcéral. Malgré cette violence, Daniel semble irrésistiblement attiré par la prêtrise, même si son passé lui interdit d’accéder officiellement à cette fonction.

La Communion propose une réflexion sur la foi véritable et la bigoterie, sur la sincérité et l’hypocrisie autour des croyances et des valeurs que l’on est censé porter. La petite ville dans laquelle arrive Daniel a été marquée par un drame et la douleur semble trop forte pour ressentir le pardon chez certains paroissiens. A cette impossibilité de faire son deuil et d’exprimer sa souffrance, Daniel oppose un enthousiasme et des méthodes inédits pour les paroissiens. 

A la fois sombre et lumineux, La Communion doit beaucoup à l’interprétation très juste de Bartosz Bielenia, dont le jeu intense et la sensibilité évoquent un jeune Christopher Walken polonais. Son personnage nous émeut par sa sincérité et sa complexité. La violence qu’il porte en lui et son passé de meurtrier n’empêchent nullement Daniel de faire preuve d’un amour chrétien et d’une abnégation authentiques. Qualités qu’on ne trouve pas forcément chez les habitants de cette paroisse, même quand ils occupent des fonctions à priori élevées, au sein de l’église ou de la municipalité. 

Nominé aux Oscars 2020 dans la catégorie Meilleur Film Etranger, La Communion captive par sa réalisation sans ostentation, le naturel de ses interprètes et la profondeur de ses thèmes offre une vision de la foi et de la quête de rédemption exempte de mièvrerie ou de clichés. Sa fin ouverte contribue à l’intensité de ce long-métrage, singulier et touchant.

Bande-annonce

4 mars 2020 – Réalisé par Jan Komasa, avec Bartosz BieleniaEliza Rycembel




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