LA CHASSE
Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s’applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s’illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l’hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.
Du sang et des larmes
Pour son septième film, l’alter-ego de Lars Von Trier s’intéresse à un sujet fort (la présomption d’innocence dans un cas d’abus sexuel) et livre un long-métrage d’une incroyable maîtrise en forme de miroir à son Festen qui l’avait consacré en 1998.
Pourtant accueilli de façon mitigée par la critique de Cannes, La chasse est un sans-faute, mené de main de maître par le cinéaste Thomas Vinterberg et bénéficiant d’une interprétation en tous points remarquable du grand Mads Mikkelsen – reparti du Festival avec un prix d’interprétation amplement mérité. L’histoire de cet homme entraîné dans l’engrenage de la suspicion et rejeté par sa communauté après les soupçons d’attouchements sexuels (mais qui ne sont que le fruit de l’imagination d’une enfant et de la maladresse d’adultes aveuglés par le choc et la peur) sonne terriblement juste. Aucune fausse note dans le traitement de ce sujet glissant qui ne tombe jamais dans le sensationnalisme ou le manichéism.
La chasse est une réussite sur le fond ET la forme avec une mise en scène soignée, subtile et habile, soulignée par une photographie délicate et une partition musicale discrète et appropriée.
THOMAS VINTERBERG | DANEMARK | 111 MIN | 14 NOVEMBRE 2012 | MADS MIKKELSEN, THOMAS BO LARSEN, ANNIKA WEDDERKOPP
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Pas de sensationnalisme, beaucoup d’intelligence dans l’écriture. Bref, une grosse réussite.
Bon alors ça y est, je l’ai vu ton coup de cœur de l’année dernière, et je rejoins Neil : pas de quoi sauter au plafond, mais pas de quoi le piétiner non plus. Un bon crescendo dans la tension jusqu’à une dernière scène glaçante, un Mikkelsen royal (même si on a souvent envie de lui mettre des baffes et de lui crier de se bouger un peu pour s’en sortir), des ratés (la scène de l’enterrement du chien, la copine foutue à la porte…). Dans l’ensemble un bon film, mais qui, pour ma part, ne me laissera pas un… Lire la suite »
Tu as bien fait de rattraper cette lacune de 2012. Je trouve pour ma part que c’est un sans faute dans l’écriture. C’est vrai qu’on a envie de le secouer pour qu’il se révolte, j’avais d’ailleurs le même débat après le film avec A. qui pensait comme toi. Pour ma part, je pense que dans une telle situation, il est possible que je réagisse comme lui (le repli sur soi, le sentiment d’être bafoué et sali dans son intégrité, voire d’être renié même par tes propres amis qui ne prennent même pas le temps de t’écouter). Et je te rappelle… Lire la suite »