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LA BEAUTÉ DES CHOSES

1943. Alors que ses camarades sont très occupés à parler de sexualité, un trouble s’installe entre Stig, jeune lycéen et son professeur Viola. Stig est attiré par cette femme belle et mature, Viola aime chez Stig sa jeunesse et son innocence. Ils deviennent vite amants. Mais Stig rencontre fortuitement Frank, le mari de Viola, représentant de commerce, alcoolique et fantasque. Une étrange relation d’amitié va naître entre eux.

L’éveil amoureux

Dernier film de Bo Widerberg, réalisé peu avant sa mort prématurée, La beauté des choses est un très beau film sur l’éveil à l’amour et à la sexualité d’un jeune adolescent dans la Suède de 1943. Le film comporte des éléments autobiographiques. Ainsi, l’époque décrite dans le film est celle durant laquelle Bo Widerberg était adolescent et le collège qui sert de décor à de nombreuses scènes est celui qu’il fréquenta.

La relation entre Viola et Stig est traitée avec pudeur, délicatesse. Le film offre aussi des scènes émouvantes avec d’autres personnages; comme celle où la jeune Lisbet veut s’offrir à Stig sans soupçonner qu’il est moins naïf en amour qu’elle ne le pense. Ou ces moments avec Frank, le mari trompé de Viola, homme alcoolique et fantasque. Frank n’est pas dupe de ce qui se trame autour de lui, mais il reste bienveillant envers Stig et l’initie même à la musique classique.

Le personnage de Stig, joué par le fils du réalisateur, est très attachant, car il semble délicat envers tous ceux qu’il rencontre. Il parait ne vouloir blesser personne et ne se rebelle que lorsqu’il est poussé dans ses retranchements. Il a par ailleurs une sensibilité qui lui permet d’être réceptif à l’art.

Une société étouffante

Le film s’affirme également comme une critique d’une société étouffante. Au fronton du collège, on peut d’ailleurs lire la sentence suivante : « La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse ». Société où règne l’antisémitisme (la scène du début dans la cour de récréation) et où l’école et la famille ne sont nullement des refuges. L’amour lui-même n’est pas exempt de déceptions cruelles, de trahisons inattendues…

Réalisé avec élégance, bénéficiant d’une très belle photographie et d’une bande son composée de morceaux classiques de toute beauté (Mahler, Bach, Beethoven, Tchaïkovski, Haendel), La Beauté des choses distille quelque chose de très doux et de nostalgique. Comme des réminiscences d’une époque révolue.

Ce film marqua le retour de Bo Widerberg au cinéma après 9 ans consacrés à des tournages pour la télévision. Il fut nominé à de nombreuses récompenses et remporta l’Ours d’Argent au Festival de Berlin en 1996. 

Bande-annonce

29 janvier 2020 (sortie inédite)


Resté inédit au cinéma en France depuis sa sortie en 1995, La Beauté des choses sort le 29 janvier grâce à Malavida. A noter qu’à partir du 24 juin aura lieu une rétrospective au cinéma : Bo Widerberg, cinéaste rebelle en 11 films dont 3 inédits, rétrospective organisée par Malavida également. Première salve de 6 films : le Péché suédois, le Quartier du corbeau, Amour 65, Elvira Madigan, Adalen 31 et  Joe Hill. Le 29 avril sortira un autre inédit de Bo Widerberg : Tom Foot.




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