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KEVIN CAN F*** HIMSELF

La série se penche sur l’archétype de la femme de sitcom. Le programme cherche à briser les conventions de la télévision afin de montrer comment le personnage perçoit le monde extérieur en dehors du plateau de tournage…

Critique de la série

Cette année, le Festival Séries Mania Lille accorde une très grande importance à la comédie. En plus de dévoiler un hommage à l’exercice du stand-up (auquel on s’attardera pour la projection de Jeune et Golri), elle se permet aussi de déconstruire un genre annexe de cet exercice comique : la sitcom. Kevin Can F*** Himself, drama méta disponible bientôt sur Prime Vidéo, s’est présentée au public lillois avec acidité et franche réussite.

Cette série nous emmène dans le quotidien de Allison. Archétype de la femme de sitcom dévouée à un mari prénommé Kevin, lui-aussi archétype de l’homme de sitcom ; à l’attitude souvent immature et irresponsable. Exténuée du comportement crétin de cet homme (dont les passions se résument à le beuverie et au football américain), Allison va essayer alors de prendre son indépendance et mettre fin (par tous les moyens) à ce quotidien sans relief.

En tout début d’année, le genre de la sitcom fût revisité avec attention dans WandaVision. Avec un soin méticuleux à rendre hommage à toute une histoire de la comédie sur petit écran (de I Love Lucy jusqu’à Modern Family), la série de Jac Schaeffer témoigne d’une volonté affirmée de ne pas froisser le genre. Froisser la sitcom, c’est ce que va faire Valérie Armstrong avec Kevin Can F*** Himself qui lorgne plus vers Too Many Cooks que d’une déclaration d’amour signée Marvel.

Charge mentale

La fissure qui se crée entre ce quotidien imagé en sitcom et la psyché de l’héroïne fonctionne parfaitement à l’écran. La sitcom imaginée à l’écran va plus loin que le simple exercice de mimétisme. Petit à petit, la crédibilité de la pastiche (tout y est : rires enregistrés, jingles, seconds rôles clichés tels que le meilleur pote sidekick, etc…) laisse place au malaise par ce qui s’expose sous nos yeux : charge mentale et misogynie exacerbée. La série se pose alors en un miroir cinglant sur nos habitudes de spectateur.ice.s. On a grandi en regardant ce genre de fictions, devenues cultes pour beaucoup : Ma Famille d’Abord, Notre Belle-Famille, La Guerre à la Maison et tant d’autres. Peut-être que de nombreuses choses moins glamours que les rires nous sont alors passés sous le nez et il serait alors temps de s’en rendre compte.

Plus terre-à-terre dans sa mise-en-scène quand on explore le point de vue de Annie et son quotidien, elle ne rend jamais sa mécanique d’écriture redondante par les nombreuses situations que l’héroïne va rencontrer. Menés par la toujours excellente Annie Murphy (que l’on a pu voir dans Schitt’s Creek), les deux premiers épisodes montrés à Séries Mania promettent alors une série intéressante sur l’étude d’un archétype et son approfondissement.


Bientôt disponible sur Prime Vidéo




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