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K CONTRAIRE

Quand Ulysse, 25 ans sort de prison, il doit gérer sa réinsertion et la prise en charge de sa mère malade. Sans aide sociale, il lui faut gagner de l’argent et vite. Avec son ami David, ils mettent en place un plan. Mais rien ne se passe comme prévu.

Critique du film

K Contraire est une tragédie. Le destin de ses protagonistes est en effet scellé dès le début. Ulysse (le prénom mythologique ne peut que renvoyer aux origines de la tragédie), 25 ans, sort de prison, mais sa liberté n’est en fait qu’une illusion. Sans aide sociale et avec à charge une mère invalidée par une dépression profonde, il se trouve dans une impasse. Il ne peut pas à la fois s’occuper d’elle à temps plein et travailler pour subvenir à ses besoins. Le jeune homme retombe inévitablement dans la délinquance pour trouver au plus vite l’argent dont il a besoin. Mais face à une destinée sur laquelle il n’a pas d’emprise, il ne peut lutter contre les événements qui vont s’enchaîner pour le conduire à sa perte.

À double tranchant

La simplicité (apparente) de l’intrigue de K Contraire est son meilleur atout. Loin de la majeur partie des polar français qui font dans la surenchère du film noir et développent des personnages de gangsters caricaturaux, le premier long-métrage de Sarah Marx choisit de mettre en avant des personnages ancrés dans une réalité tangible et de les soumettre à un arc narratif plausible mais dicté par des lois éminemment romanesques. Le personnage de la mère est ainsi inscrit dans la réalité sociale de la dépression mais traverse le film tel un fantôme, une force obscure qui va être à l’origine de la chute d’Ulysse. Dans le même ordre d’idée, K Contraire traite du paradoxe de la kétamine (son trafic en tant que drogue versus les essais dans le traitement de la dépression) tout en lui donnant une valeur symbolique, à double tranchant, par sa capacité à sauver ou à détruire les protagonistes du film.

Dans la même logique, Sarah Marx opte pour une mise en scène d’une sobriété bienvenue. La réalisatrice s’impose comme une très bonne directrice d’acteur et révèle ainsi Sandor Funtek. À 29 ans, le comédien porte le film sur ses épaules par sa force et sa subtilité. Il confère à Ulysse une vraie profondeur, en fait un jeune homme déjà très fortement marqué par les expériences de la vie mais qui ne flanche pas, même s’il est conscient qu’il court à sa perte. Pour le supporter, Sandor Funtek peut compter sur une Sandrine Bonnaire toujours très juste et un Alexis Manenti qu’on a plaisir à retrouver après sa récente révélation dans Les Misérables.

Tragédie moderne sur fond de polar social, K Contraire est un bon premier film qui donne envie de surveiller de près les carrières de sa réalisatrice Sarah Marx et de son comédien principal Sandor Funtek.

Bande-annonce

22 janvier 2020 – Réalisé par Sarah Marx, avec Sandor Funtek, Sandrine Bonnaire, Alexis Manenti




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