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JUMBO

Jeanne, une jeune femme timide, travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction. Elle vit une relation fusionnelle avec sa mère, l’extravertie Margarette. Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo que tout oppose, Jeanne développe d’étranges sentiments envers Jumbo, l’attraction phare du parc.

Critique du film

« Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi, c’est toi… » S’il fallait pitcher Jumbo en une phrase, ces paroles chantées par Edith Piaf pourraient suffire. Il conviendrait ajouter que la formule est à comprendre littéralement. Car c’est bel est bien une attraction de fête foraine qui fait chavirer l’héroïne, Jeanne.

Pour son premier long-métrage, la Belge Zoé Wittock aborde le thème singulier de l’objectophilie. Soit le fait d’éprouver une attirance amoureuse ou sexuelle pour un objet, à l’image d’Erika Eiffel, cette américaine qui a épousé la tour Eiffel il y a une dizaine d’années et qui lui a inspiré ce scénario.

Attraction amoureuse

Jumbo est une histoire de coming-out. De l’acceptation intime à la révélation aux proches en passant par le regard des autres, le scénario enchaîne toutes les étapes propres à ce type de récit mettant généralement en scène des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et/ou trans). La lecture métaphorique est par ailleurs tout à fait possible et pertinente.

Jumbo se déploie comme un conte fantastique aux accents sociétaux. Il cherche régulièrement le pas de côté, l’étrangeté, la bizarrerie. Son héroïne à l’improbable coupe de cheveux paraît ne pas avoir d’âge défini – et en tout cas pas l’âge de Noémie Merlant qui l’incarne. Il y a aussi ce flou géographique semblant hésiter entre les bourgades américaines faussement tranquilles des productions Amblin des années 1980 et les patelins wallons écrins communs de films sociaux.

Il émane de Jumbo une audace poétique, qui aurait peut être gagné à assumer plus franchement ses embardées les plus insolites. Mais il y a surtout un romantisme où un cœur battant se blottit dans des bras de métal qui transportera quiconque acceptera de se laisser embarquer par cette histoire d’amour peut-être éternelle mais pas banale.

Bande-annonce

1er juillet 2020 – De Zoé Wittock, avec Noémie Merlant, Emmanuelle Bercot…


En ligne le 9 juin sur le site du Champs-Elysées Film Festival


Chaque jour, dans les Séances Buissonnières, un membre de l’équipe vous recommande un film disponible actuellement en streaming légal




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