featured_inception

INCEPTION

Dom Cobb est un voleur expérimenté – le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception.

Critique du film

10 ans. Déjà ! Une décennie depuis que Christopher Nolan a brisé la routine de sa trilogie Batman pour délivrer ce qui demeure, à ce jour, peut-être son film le plus populaire et culte, même si ce n’est pas le plus fructueux (829,9 millions de dollars dans le monde). Inception n’est pour autant pas un blockbuster comme les autres : il a pu dérouter, agacer certains, fasciner d’autres. On entend souvent que le cinéaste britannique ne fait « jamais comme tout le monde » ; preuve à l’appui. Puisque Inception a été construit dans le mystère : on se rappelle des premiers trailers, très énigmatiques, où pas une once de l’histoire n’était dévoilée. Sur grand écran, la surprise ne fut que plus grande, imposante. 

Christopher Nolan a continué le sillon entamé par son premier métrage, l’étrange et tout autant incomplet The Following : c’est-à-dire filmer des personnages complexes (souvent caucasiens, même si Tenet, son prochain film, dénote enfin à la règle), costard-cravate et air sérieux. À vrai dire, avec Inception, il a presque réalisé son James Bond 2.0, même si cette appellation parait un peu facile. Une équipe, une enquête, des rebondissements… Tous ces ingrédients ne font pas d’un film un parfait thriller d’anticipation, et pourtant… Force est de constater que Inception frappe fort, en nous plongeant en plein fantasme. 

Rêves éveillés 

Qui ne connait pas la trame d’Inception ? Un homme recherché par les autorités est chargé de mener à bien une « dernière mission » pour retrouver sa liberté et ses enfants : pratiquer l’inception, c’est-à-dire s’immiscer dans le rêve d’une cible, y semer « la plus radicale des idées » et la laisser germer. Au réveil, elle sera devenue une évidence, une réalité indéniable. Ce parti pris laisse libre choix à Nolan, qui s’amuse, pendant 2h30, à nous mener en bateau dans l’architecture de l’esprit, sous fond de drame amoureux déchirant. 

Inception rassemble aussi tous les idéaux chers au cinéaste. C’est en 2010 que Nolan a posé la pierre angulaire de ce qui allait être son cinéma de cette dernière décennie (Tenet en témoigne). Nous avons là un auteur obsédé par le temps. Dans Inception, les strates de rêves ont chacune leur réalité, leur météo, leur temporalité. Cette idée reviendra plus tard dans Interstellar, lorsque Coop voyage entre les différentes planètes. Trois ans plus tard, rebelote avec Dunkerque, qui séparera son histoire en trois lieux distincts, dont les déroulements respectifs diffèrent, pour finalement arriver au même dénouement.

Bref, vous l’aurez compris, tout ceci ne serait probablement pas arrivé sans l’essai-coup-de-maître de départ, survenu en 2010. Chose cocasse : Memento, sorti 10 ans plus tôt (2000), sectionne son récit à travers les yeux du pauvre Léonard, atteint d’une forme rare et incurable d’amnésie. Nolan a t-il, dès le départ, décidé de scinder sa carrière à chaque décennie avec un film ovni ? Réponse bientôt avec Tenet (enfin, bientôt, encore faut-il qu’il sorte !), qui, parait-il « renouvelle à jamais le film d’espionnage ». Tiens tiens, on a déjà entendu ça quelque part…


DÉCOUVREZ CHAQUE DIMANCHE UN CLASSIQUE DU CINÉMA DANS JOUR DE CULTE



%d blogueurs aiment cette page :