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HER SMELL

La fiche

Réalisé par Alex Ross Perry – Avec Elisabeth Moss, Cara Delevingne, Dan Stevens – Drame – Etats-Unis – 17 juillet 2019 – 2h14

Becky Something est une superstar du rock des années 90 qui a rempli des stades avec son girls band : « Something She ». Quand ses excès font dérailler la tournée nationale du groupe, Becky est obligée de compter avec son passé tout en recherchant l’inspiration qui les a conduites au succès.

La critique du film

Passé tout d’abord par la case mumblecore avec ses deux premiers longs-métrages Impolex et The Color Wheel, avant d’être un peu trop vite étiquetté néo-Woody Allen alors que l’on pense avant tout aux œuvres de Philip Roth (Listen Up Philip, Golden Exits) ou celles de Robert Altman et Ingmar Bergman (Queen of Earth), le cinéma protéiforme d’Alex Ross Perry n’en finit plus d’évoluer. Avec son dernier essai, Her Smell, le jeune cinéaste originaire de Pennsylvanie s’attelle cette fois à ce qui pourrait s’apparenter à un biopic musical ; mais ici, le résultat final n’a absolument rien à voir avec (au hasard) un vulgaire Bohemian Rhapsody, que ce soit sur le fond mais aussi, et surtout, la forme.

Calqué à peu de choses près (de l’aveu même du réalisateur) sur la même structure que celle du Steve Jobs de Danny Boyle (principalement un fabuleux travail d’écriture que l’on doit à Aaron Sorkin), Her Smell est donc construit en plusieurs blocs de longues séquences espacées dans le temps, chacun de ces blocs nous montrant une facette différente de la rock star Becky Something, figure totémique autour de laquelle gravite ami(e)s, manager, ex-mari, admirateurs et admiratrices. Une figure à l’image du film, tout d’abord âpre et peu aimable avant de s’adoucir avec le temps qui passe. 

Smells like punk spirit

Dans le rôle-titre, Elisabeth Moss repousse ici une nouvelle fois les limites de son talent tant elle est extraordinaire : tour à tour pathétique, effrayante, agaçante, étourdissante, puis finalement bouleversante, elle emporte tout sur son passage, quitte à épuiser également son spectateur – il est d’ailleurs impossible de ne pas penser que ses derniers mots prononcés dans le film – « j’ai tout donné » – pourraient également être ceux de la comédienne, terminant sa prestation absolument exsangue et épuisée. C’est le parti-pris voulu par Ross Perry, dont la mise en scène au plus près des corps et des visages en en devient presque étouffante.

Her Smell est quasiment une expérience physique, un ride d’émotions contraires qu’il n’est pas toujours très simple d’appréhender, mais dont on ressort avec une grande satisfaction et surtout la confirmation que le cinéma d’Alex Ross Perry est en train de prendre une toute nouvelle dimension.
Une dimension indéniablement passionnante.



Bande-annonce

Au cinéma le 17 juillet




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