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FRESH

Noa fait la connaissance de Steve dans une épicerie. Refroidie par les applications de rencontres, elle accepte sur un coup de tête de lui donner son numéro. Après un premier rendez-vous, elle tombe sous le charme de cet homme très séduisant et accepte de partir avec lui en amoureux le temps d’un week-end. Elle va vite découvrir que son nouvel amant a un appétit insatiable… et peu commun !

Critique du film

Projeté en début d’année à la Midnight Section du Festival du Film de Sundance, Fresh est un film qui ne manque assurément pas de “mordant” pour bousculer le spectateur. Dans la lignée de ce qu’avait fait Emerald Fennell dans Promising Young Woman, Mimi Cave va également déconstruire les tropes assignés aux personnages féminins et masculins dans la fiction populaire. Une déconstruction de la romcom, en l’occurrence, qui se fera de manière sanglante.

Dans la nature ultra-contemporaine de la déconstruction, le film démarre par une réflexion acide du modern dating. Une pratique où les applications de rencontres deviennent sources d’angoisses, de mise en scène et de déceptions à en juger par le premier rencard désastreux que fait Noa (Daisy Edgar-Jones, vue récemment dans Normal People), en début de film. Tel un cliché de comédie romantique, la lassitude des rencontres éprouvée par Noa sera bouleversée dans un rayon de fruits et légumes quand elle fera la connaissance de Steve (Sebastian Stan). Un homme charmant, à l’écoute et drôle. L’alchimie entre les deux prend forme, on croit véritablement à la romance qui s’installe par la magie des codes cinématographiques (comme le cliché de créer un lien romantique entre deux personnes par une scène de danse…). Et puis… Le piège se referme subitement sur le spectateur. La comédie n’est plus romantique, elle est horrifique.

Par un habile retournement de situation (il faut éviter de voir tout objet promotionnel du film pour garder la surprise, rudement bien amené à l’écran), Fresh pose immédiatement ses réflexions sur la toxicité masculine et la marchandisation du corps féminin à l’écran. Le malaise, de plus en plus palpable, s’installe au départ à mesure de voir l’héroïne prise au piège de son bourreau. Le décalage, entre l’ultra-violence de la situation et la décontraction totale de l’antagoniste (qui trucide ses victimes en chantant le générique des Golden Girls), contribue à ce sentiment inconfortable. Un sentiment exorcisé par la sauvagerie de son dernier acte, où l’héroïne de rom-com de départ devient une final girl de cinéma d’épouvante. Bien que facilitée par certains gros traits du genre dans son final, la tension du film ne manque jamais d’être au rendez-vous et le moindre plan sur de la nourriture peut vous glacer le sang.

Haletant jusqu’à la dernière seconde, Fresh est un thriller qui vous dévorera par son habileté à mêler rire et effroi. Il confirme également que Daisy Edgar-Jones et Sebastian Stan sont des comédiens à voir de plus en plus à l’écran, par le duo incongru qu’iels forment à l’écran.

Bande-annonce

4 mars 2022 (Disney+) – De Mimi Cave, avec Sebastian StanDaisy Edgar-Jones




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