ECHO

ECHO

En Islande, alors que tout le monde se prépare pour les fêtes de Noël, une ambiance particulière s’empare du pays. Entre exaltation et inquiétude, Echo dresse un portrait mordant et tendre de notre société moderne.

Critique du film

Figée derrière les vitres d’un lavomatic, la caméra capte le ballet silencieux des machines, comme un moment de grâce invisible à l’oeil nu. C’est là tout le concept d’Echo, du réalisateur islandais Rúnar Rúnarsson, dont le second film, Volcano, avait été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011. Se débarrassant des contraintes de la narration classique, Echo enchaîne 56 scénettes différentes de vie quotidienne. 56 instants fictifs de familles, de prêtres, et de gens ordinaires se préparant pour le réveillon de Noël. 

Si le concept a quelque chose de déroutant, ne sachant jamais réellement où la frontière entre fiction et réalité se situe, on se laisse peu à peu emporter par l’émotion. En tissant des liens entre des histoires qui n’en ont pas, Echo dessine le portrait plus ample de la société islandaise, dont l’on devine les non-dits : immigration, féminisme, politique sociale et capitalisme hantent le récit dans un coin de l’image, emmêlés dans l’intime qui se joue à l’écran. À l’image de son titre, Echo fait raisonner avec une fluidité élégante la petite et la grande histoire.

Balayant les paysages gelés d’Islande à travers une caméra toujours fixe, Echo joue de la profondeur de champ pour faire vivre son image. Plusieurs récits se confrontent à l’écran, animés par l’inattendu. C’est finalement ce qui rend Echo aussi précieux : c’est l’humanité, dans toute sa diversité, qui habite l’image, réchauffant par ses passions, ses larmes et ses engueulades les lieux les plus rudes de notre monde.

Bande-annonce

1er janvier 2020 – Réalisé par Rúnar Rúnarsson




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