featured_day-shift

DAY SHIFT

À Los Angeles, un chasseur de vampires a une semaine afin de réunir l’argent nécessaire pour payer l’école et l’appareil dentaire de sa fille. Il va devoir se saigner…

Alors que David Leitch a sorti sa nouvelle réalisation tapageuse la semaine dernière sur nos écrans avec Bullet Train, un autre habitué des cascades rejoint le rang des cinéastes aujourd’hui. Le cascadeur et coordinateur J.J Perry, connu notamment pour avoir travaillé au sein de la family de Fast & Furious, a réalisé un premier long-métrage disponible dès maintenant sur Netflix, Day Shift, un film testostéroné où Jamie Foxx joue les chasseurs de vampires sous le soleil de Los Angeles. Sur le papier, on se dit « pourquoi pas ? » tandis que la sortie récente d’Ambulanceconfirmait le potentiel cinégénique de L.A, quelque ce soit le genre de productions.

Dès l’ouverture, Day Shift sort l’artillerie lourde et semble promettre un drôle de film. California Lovede 2Pac résonne dans nos oreilles à mesure que l’on parcourt les quartiers de L.A à bord de la voiture de Jamie Foxx. Soudainement, la musique s’arrête, et ce qui semblait être un camion pour réparateur de piscines s’avère en réalité posséder tout un arsenal pour éliminer du vampire. D’un seul coup, le film utilise toutes ses balles pour appâter le spectateur. Le style des cinéastes-cascadeurs apparait sous nos yeux dans un grand déluge d’action, dont une scène de combat rapproché entre Foxx et un goule jusqu’à n’en plus finir. Un appartement devient un véritable terrain de jeu que l’on saccage insolemment, où l’on peut aussi bien abuser des coups de fusils que glisser sur une flaque de sang comme si on était le Buster Keaton des chasseurs de vampires. Une séquence réjouissante, comme prémices d’une série B du même calibre ? Hélas, elle vampirisera tout ce qui suivra à l’écran.

J.J Perry sait faire donner les coups à ses personnages, surtout en répétant plusieurs fois une séquence d’ouverture, mais leur faire raconter quelque chose se révèle plus compliqué. Plusieurs idées, originales pour le genre du film de vampires, apparaissent et éveillent notre curiosité. Un angle économique, où le suceur de sang n’est vu qu’à travers des enjeux transactionnels, est notamment présent : l’antagoniste du film, incarnée par Karla Souza, achète des terrains pour que les vampires reprennent leur territoire à L.A, tandis que Jamie Foxx joue un chasseur de vampire non-syndiqué qui les élimine pour se faire de l’argent. Malheureusement, cet angle est très facilement effacé dans l’intrigue, au profit de ce à quoi le film va préférer s’attarder : une sorte de buddy-movie entre le tueur chevronné (Jamie Foxx) et un jeune homme chétif (Dave Franco) qui s’applique trop à la réglementation de leur métier. Un schéma trop classique, malgré un retournement de situation inattendu, qui peut faire repenser à certaines pépites des 80’s (on pense à Fright Nightde Tom Holland), qui prête juste à faire sourire si l’on est prêt à partir vers des chemins connus.

Si le film fait tout ce qu’il peut pour paraître cool, jusqu’à s’offrir Snoop Dogg en cow-boy chasseur de vampire, son rythme faiblard plombe sacrément l’ambiance. La folie du récit présenté à l’écran s’avère discrète en raison d’une mise en scène souvent absente. Mais l’esprit bon enfant qui souhaite s’en dégager ne donne pas envie, en revanche, d’avoir une dent contre cette série B du samedi soir.

Bande-annonce

12 août 2022 (Netflix) – De J.J. Perry, avec Jamie FoxxDave FrancoSnoop Dogg




%d blogueurs aiment cette page :