CRO MAN

En pleine lucarne

Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre. L’histoire d’un homme des cavernes courageux, Doug, et de son meilleur ami Crochon, qui s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi.

Men united.

Cro man, dernier accomplissement des studios Aardman (derrière Chicken Run et Shaun le mouton, pour ne citer qu’eux), est en salle depuis quelques jours et trace son petit bonhomme de chemin à l’aube des vacances scolaires. Forts d’un public fidèle, bien que moins conséquents que celui des grosses firmes américaines, les créateurs britanniques poursuivent également le leur en conservant ce qui fait le charme de ses productions originales : l’humour rusé et facétieux, jamais avare en jeux de mots, et cette tendresse formidable pour les braves comme les imbéciles. Avec cette sincérité manifeste et ce sens aiguisé de l’observation de la nature humaine, Nick Park et ses acolytes racontent les aventures de Doug et sa tribu où les hommes des cavernes affrontent leur Goliath : le peuple de l’âge de bronze.

L’esprit Aardman n’a absolument pas perdu de sa superbe, ne déclarant jamais forfait lorsqu’il s’agit de dénicher le gag qui fait mouche ou l’image absurde et inventive (le scarabée-tondeuse, les pinces à linge…). Avec ce qu’il faut de coeur mais sans doper le versant sentimental, Park n’oublie pas de mouiller le maillot en ajoutant un soupçon de commentaire social (sur la question des réfugiés à l’individualisme en passant par le foot-business) tout en laissant le cynisme sur le banc de touche.

Avec Cro man, Aardman apporte une nouvelle pierre à son édifice en bronze massif. Et donne une nouvelle preuve que, s’il fallait composer une équipe de galactiques de l’animation, il ferait un titulaire indiscutable. Avec son cette équipe de bras cassés en route vers la découverte de soi et l’accomplissement, Cro man est une attachante lettre d’amour à la solidarité et à la persévérance, avec quelques débordements de passion footballistique et un joli tacle glissé au sexisme. De quoi ravir les Homo Sapiens de tous âges, qu’ils soient amateurs d’Histoire ou non, et de ballon rond ou pas.

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