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CHARLIE SAYS

La fiche

Réalisé par Mary Harron – Avec Matt Smith, Merritt Wever, Hannah Murray, Sosie Bacon – Thriller, drame – Etats-Unis – 2019 – 1h50

L’histoire tragique d’une fille américaine qui a été transformée en tueur de sang-froid à l’été 1969, sous l’influence de Charlie Manson.

La critique du film

Deux jeunes femmes et un homme se trouvent dans une maison. L’une nettoie du sang, l’autre jette un sac d’une falaise. Trois ans plus tard, on retrouve trois femmes en prison : Katie, Lulu et Sadie. Ce sont des filles de la « Manson family ». Elles restent soudées, loyales à leur gourou, Charles Manson, dont elles pensent toujours qu’il leur voulait du bien. Sous l’impulsion d’une dirigeante de la prison, une étudiante en littérature leur est attribuée afin de leur donner des cours.

Sans surprise, Mary Harron, réalisatrice de American psycho, s’intéresse à l’emprise de cet homme en apparence charmant qui a conduit ses suiveurs à commettre l’irréparable avec le meurtre de Sharon Tate en 1969. Pour cela, elle choisit de placer son intrigue du point de vue de ses adeptes afin de soulever la troublante question de l’implication volontaire ou non de ces derniers. Sont-ils des meurtriers à part entière ou seraient-ils des victimes de la folie meurtrière à parts égales ?

À travers l’analyse de trois jeunes femmes sous l’emprise du tueur, interprétées par Hannah Murray (Skins, Game of thrones), Sosie Bacon (Here and now, 13 Reasons Why) et Marianne Rendón, le spectateur s’efforce (comme l’étudiante en littérature) de comprendre leurs actions tandis qu’elles tentent de retrouver qui elles étaient avant de croiser le chemin de leur gourou suprématiste. Dans la peau du maléfique Manson, Matt Smith retrouve la noirceur qu’il avait laissé apparaître dans Lost river après avoir interprété le célèbre docteur outre-Manche puis le prince Philip dans The Crown.

American psychos

Si toute la bonne volonté pour adopter un point de vue juste et conserver le tact nécessaire à cette exploration persiste l’impression qu’il manque quelque chose à Charlie says. La distribution est plutôt réussie et le casting crédible, les éléments du récit s’imbriquent, mais ni les séquences de la prison ni les flashbacks ne fonctionnement pleinement. Pire, en cherchant à ne pas glorifier Manson, on n’apprend pas grand chose sur lui et, de facto, on ne comprend toujours pas vraiment comment ces femmes auraient pu tomber sous son influence au point de devenir des meurtrières.

Si Charlie says dérange à plusieurs reprises, on pourra toutefois regretter que celui-ci échoue majoritairement à se montrer autre chose qu’illustratif, empêchant cette expérience cinématographique d’être aussi puissante que souhaité. Pas foncièrement mauvais, il n’est tout simplement pas capable d’étoffer sa thèse, conservant le déroutant mystère autour d’un mystérieux et révulsant personnage. Passé par Tribeca et Venise en 2018, le film a été présenté au festival de Deauville en cette rentrée 2019 mais cela ne devrait pas être suffisant pour lui éviter une sortie directement en vidéo dans l’hexagone.



Bande-annonce

Deauville 2019




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