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CARTEL

La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision prise trop vite peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

Critique du film

Cartel, aka The Counselor, faisait partie des films les plus attendus de cette fin d’année. Si le prestigieux casting avait déjà de quoi faire saliver, l’alliance des talents de Ridley Scott à la réalisation et de Cormac McCarthy à la plume s’annonçait encore plus prometteuse. Le résultat n’a visiblement pas plu à une majorité de la presse et du public, habitués à des polars formatés au déroulement balisé et au dénouement convenu reposant sur une résolution prévisible et/ou bien pensante. C’est regrettable car il s’agit là d’une des oeuvres les plus intéressantes de l’année, malgré ses défauts apparents. 

The Counselor choisit le chemin de la noirceur, que certains auteurs n’ont plus peur d’emprunter malgré des producteurs toujours frileux. Le film a de quoi dérouter et sa narration qui s’appuie autant sur les dialogues que sur les ellipses en fera décrocher plus d’un – même chez les cinéphiles avertis – avec cette brumeuse histoire d’arrangement autour d’un camion transportant une cargaison de drogue (dans des tonneaux) de l’autre côté de la frontière et à travers le Nouveau-Mexique pour une vente supposée lucrative au pays de l’Oncle Sam. 

Le polar de Ridley Scott embarque le spectateur et son personnage principal – un avocat dont le nom ne sera jamais révélé (justifiant ainsi le titre original non conservé par le distributeur français) – dans le cercle vicieux et sans pitié de la mafia et du cartel nord-américain. Cormac McCarthy (dont les romans ont été portés à l’écran à maintes reprises, avec notamment La route ou No country for old men…) s’est chargé du scénario, le premier qu’il écrit véritablement pour Hollywood. La réunion du remarquable savoir-faire du cinéaste et du fascinant univers sombre et amoral de l’écrivain accouche d’un conte sombre et nihiliste où le protagoniste verra sa mauvaise décision initiale l’entraîner vers des conséquences dramatiques, lui qui semblait croire plutôt naïvement qu’il échapperait au double revers de la justice et du cartel. Le libre-arbitre de ce dernier est mis à rude épreuve et les nombreux échanges avec ses clients/associés (peu loyaux) ne porteront pas leurs fruits, laissant Le conseiller payer le prix amer de sa cupidité. 

Dans ce cadre sulfureux et porté par un casting irréprochable (de Michael Fassbender à Brad Pitt qui retrouvent R. Scott, en passant par Cameron Diaz et même Dean Norris qui apparaît comme un clin d’oeil discret à cette histoire de trafic de drogue), ce polar infernal déroule sa narration avec élégance et justesse. Le spectateur est embarqué dans cette spirale au dénouement loin des habituels épilogues hollywoodiens. Si le long-métrage risque inévitablement de laisser certains spectateurs sur le bord de la route (à cause de son rythme ou de son intrigue qui n’emportera pas systématiquement l’adhésion), on félicitera la Fox d’avoir eu le cran de soutenir ce projet car Cartel s’affirme malgré son échec commercial comme l’un des meilleurs polars de ces dernières années. 


Disponible sur MyCanal et diffusé sur Ciné+





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Tom Left
Tom Left
10 années il y a

J’y vais mardi prochain, je te dirai dans quel camps de je serai ^^

Shin
10 années il y a

Premier avis positif que je lis sur ce film !

Ce qui me rassure car si cela fait bien longtemps que j’ai perdu foi en Ridley Scott (je dirais depuis « Hannibal »), je suis un fanatique absolu de Cormac McCarthy. Et puis le casting envoie grave du rêve !

Tom Left
Tom Left
Répondre à  Tom Left
10 années il y a

Je peux maintenant l’affirmer… je suis dans l’autre camp.
Portant Ridley Scott fait partie de mes réalisateurs favoris, mais là, je n’y retrouve rien. C’est chiant, mou, ce n’est qu’une succession de dialogues dont le côté sexuel de la chasse n’est que prétexte à en parler ouvertement à chaque scène. L’action est peu présente, et on en vient à n’en avoir rien à faire de ce qui arrive aux personnages au fur et à mesure que le film avance.
Ce n’est pas avec Cartel que je vais me remettre de Prometheus

trackback
9 années il y a

[…] l’idiotie scénaristique, gâchant à mi-parcours ce qui aurait pu être un grand film. Seul Cartel avait su unir un matériau littéraire brillant à sa patte technique et son courage […]

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