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BROOKLYN AFFAIRS

New York dans les années 50. Lionel Essrog, détective privé souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette, enquête sur le meurtre de son mentor et unique ami Frank Minna. Grâce aux rares indices en sa possession et à son esprit obsessionnel, il découvre des secrets dont la révélation pourrait avoir des conséquences sur la ville de New York… Des clubs de jazz de Harlem aux taudis de Brooklyn, jusqu’aux quartiers chics de Manhattan, Lionel devra affronter l’homme le plus redoutable de la ville pour sauver l’honneur de son ami disparu. Et peut-être aussi la femme qui lui assurera son salut… 

Critique du film 

Après une première incursion derrière la caméra avec la comédie romantique Au Nom d’Anna, Edward Norton réitère l’expérience en explorant cette fois le film noir dans Brooklyn Affairs. S’il n’est pas le premier acteur à se lancer dans la réalisation, il y injecte une sincérité palpable, au même titre que Jonah Hill et son réussi 90’s un peu plus tôt dans l’année. 

Très inspiré par l’esthétique glamour des années 50, Edward Norton explore dans son Brooklyn Affairs tous les recoins du genre, du club de jazz au bureau de détectives enfumé par l’odeur de la cigarette froide. Le film étire tout du long les clichés jusqu’à l’excès, frôlant parfois la parodie involontaire, mais qui laisse entrevoir un miroir déformé et fantasmé des Etats-Unis. 

American History

Brooklyn Affairs puise sa force dans une réappropriation du genre qui évoque le Brooklyn d’aujourd’hui, dénonçant un racisme institutionnalisé et une gentrification des quartiers new-yorkais, dirigé par une mafia politique. Le film est d’autant plus percutant que son héros/détective est handicapé, atteint du syndrome de la Tourette. Si les représentations à l’écran importe, elles montrent ici un soulèvement des minorités face à un Etat irresponsable 

Échappant à la masculinité caricaturale du détective, Edward Norton insuffle une fragilité à son personnage qui le rend résolument attachant. Rares sont les représentations du handicap à l’écran, encore moins lorsqu’elles sont faites avec autant de bienveillance : Brooklyn Affairs évite habilement le piège du pathos et de la moquerie. Lionel est un détective particulièrement intelligent, qui s’il s’excuse en permanence de ses tics, n’est jamais essentialisé par son handicap. 

Si le film est pavé de bonnes intentions, Brooklyn Affairs souffre d’un scénario alambiqué qui s’essouffle sur ses deux heures trente de film, porté par des acteurs au jeu fluctuant. Il demeure un honnête divertissement dont les défauts évidents parasitent parfois le plaisir, mais qui témoigne du profond respect d’Edward Norton pour le film noir. 

Bande-annonce

4 décembre – De et avec Edward Norton et Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin

 




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