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BOY ERASED

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Boy erased affiche

Réalisé par Joel Edgerton – Avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe…
Etats-UnisDrame – Sortie : 27 mars 2019 – Durée : 115 min

Synopsis : L’histoire de Jared, fils d’un pasteur dans une petite ville américaine, dont l’homosexualité est dévoilée à ses parents à l’âge de 19ans. Jared fait face à un dilemme : suivre un programme de thérapie de reconversion – ou être rejeté pour toujours par sa famille, ses amis et sa communauté religieuse. L’histoire vraie du combat d’un jeune homme pour se construire alors que tous les aspects de son identité sont remis en question.

La critique du film

Alors que Boy erased est sort en novembre aux Etats-Unis, il aura fallu attendre plusieurs mois en France pour découvrir l’adaptation cinématographique du roman de Garrard Conley par Joel Edgerton. Après The miseducation of Cameron Post, le cinéma s’empare à nouveau de l’inquiétant sujet des thérapies de conversion imposées aux adolescents homosexuels. Outre-Atlantique, cette idée effrayante et répressive est toujours assez répandue, certaines familles envoyant en séjour à durée indéterminée leur progéniture pour soigner ce qu’ils considèrent comme une maladie. « On ne nait pas homosexuel, on le devient », clame l’un des intervenants du groupe de parole, accompagnant cette assertion d’une comparaison improbable aux joueurs de football qui ne naissent pas avec la vocation innée. Instructif et, de facto, révoltant tant l’existence de tels centres parait aliénante.

Pourtant, le second long-métrage de l’australien Joel Edgerton (après le probant The gift, disponible sur Netflix) s’avère finalement assez frustrant avec un déroulé narratif convenu et mécanique. Alors que Jared se voit imposer cette thérapie psychologiquement cruelle, le film reste contenu et n’infuse pas la tension ou le malaise escomptés – non qu’il faille minimiser ce qui est raconté à l’écran. Bien sûr, Lucas Hedges (Manchester by the sea) et Nicole Kidman sont impeccables, et Boy Erased a la bonne idée de nous éviter l’écueil des parents caricaturaux bientôt érigés en antagonistes maléfiques.

Si l’intrigue du film pourra paraître archaïque aux yeux de certains, comment mieux les contredire qu’en précisant qu’un des cartons finaux du film rappelle que ces centres de thérapie demeurent au pays de l’Oncle Sam et que trop de nombreux jeunes gens sont contraints, par la force, de rejeter ce qu’ils sont véritablement. Et alors que les agressions homophobes se font bien trop fréquentes ces temps-ci en France, cette piqûre de rappel ne fait pas de mal.


La bande-annonce




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