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BONS BAISERS DE BRUGES

Ray (Colin Farrell) et Ken (Brendan Gleeson) sont deux tueurs à gages irlandais. À la suite d’une mission ayant mal tourné à Londres, ils sont envoyés sur ordre de leur patron, Harry Waters (Ralph Fiennes), pendant deux semaines à Bruges, en Belgique, pour se faire oublier. Avec un seul mot ordre : ne pas bouger dans l’attente de nouvelles instructions.

CRITIQUE DU FILM

Commencer sa carrière au cinéma avec Bons baisers de Bruges vous place tout de suite en orbite. Mais si ce film sorti en 2008 (plus simplement In Bruges en VO) est bien le premier long métrage du réalisateur anglo-irlandais Martin McDonagh, ce dernier n’était pas pour autant inexpérimenté. Il avait déjà derrière lui une carrière de dramaturge reconnu par la critique et apprécié du public anglais et était même lauréat de l’Oscar du meilleur court-métrage pour Six Shooter en 2004. Tout en continuant à écrire pour le théâtre, McDonagh a notamment signé Three Billboards en 2017, qui a fait un carton et lui a valu quatre Golden Globes. Il revient sur nos écrans le 28 décembre avec un nouveau film : Les Banshees d’Inisherin, dans lequel il retrouve les deux acteurs principaux de Bons baisers de Bruges. Le moment idéal pour (re)découvrir ce film disponible sur Mubi ?

Partant d’une intrigue basée sur l’attente, le scénario fait de ce statisme une force. McDonagh réinvente le thème vieux comme le monde du duo mal assorti, sauf qu’ici ce ne sont pas deux flics aux caractères antagonistes mais deux tueurs à gages. Le plus jeune des deux, Ray, incarné avec brio par Colin Farrell, n’en a rien à faire de Bruges, tandis que Ken (Brendan Gleeson) en profite pour visiter et s’intéresser à la richesse historique de cette ville médiévale. L’alchimie entre les deux est palpable et donne lieu à de savoureuses réparties. Comme dans tout thriller qui se respecte, les choses ne se passent pas comme prévu, et l’intrigue se complexifie quand Ken reçoit l’ordre de tuer son partenaire. 

In Bruges

L’intrigue de base, assez simple, se complique encore davantage quand on apprend que Ray est rongé par un drame qu’il a causé. Nous ne dévoilerons pas ici plus avant une intrigue riche en surprises. Disséminant petit à petit des indices, le film trouve son équilibre entre drame et comédie, adoptant un dosage propre à l’humour noir qui constitue la marque de fabrique de son auteur. Si McDonagh greffe à son intrigue une histoire d’amour (Clémence Poésy), il ne faut pas compter sur lui pour tomber dans le mélo. Sa vision des rapports humains reste assez sombre, même si au final c’est l’amitié entre Ray et Ken qui prévaut. 

L’incongruité domine dans Bons baisers de Bruges (un titre français décidément à côté de la plaque). Un élément approfondi par la musique de Carter Burwell. Tour à tour mélancolique (piano, violon), enragée (guitare électrique), menaçante (hautbois), cette excellente bande originale participe grandement à l’ambiance envoûtante du film. Par la saveur de son casting (la plupart des rôles principaux se sont retrouvés avant et après dans la série de films Harry Potter), par l’intelligence de ses dialogues, par l’originalité de ses situations, Bons baisers de Bruges impose la patte d’un cinéaste qui, par son coté iconoclaste (confirmé depuis par Three Billboards), fait désormais partie des auteurs anglais les plus intéressants de sa génération, aux côtés d’Edgar Wright et Jonathan Glazer.


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