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BLUE MY MIND

Mia, 15 ans, vient de débarquer dans une nouvelle école de la banlieue zurichoise. Comme toutes les filles de son âge, son corps change. Convaincue que ses parents lui cachent sa vraie nature, elle tente de noyer son mal-être dans les drogues et le sexe, mais rien n’arrête son inquiétante métamorphose.

Critique du film

Disponible sur la plateforme e-cinema.com, Blue my mind est une séduisante proposition cinématographique intégrant quelques éléments de fantastique à son intrigue dramatique.

Traverser la puberté peut être un moment perturbant, voire inquiétant pour de nombreuses jeunes filles. Les hormones sont en effervescence, le corps change et l’esprit s’évade dans des pensées parfois déroutantes. Blue my mind pousse le curseur un poil plus loin (sans mauvais jeu de mots) pour sa jeune héroïne suisse, Mia. La pauvre adolescente subit une lente métamorphose qui la transforme progressivement en une sirène alors qu’elle arrive à cet âge des premiers émois et des amitiés rebelles, des expériences de drogues et d’alcool, et des premières relations sexuelles.

La réalisatrice intègre le fantastique au réalisme de son histoire universelle, avec même quelques incartades à la frontière de l’horreur, faisant de son premier long-métrage un récit kafkaïen autour des angoisses adolescentes, s’offrant au passage quelques positionnements féministes. Alors que les hommes que Mia rencontre se comportent tels des prédateurs, celle-ci finit par s’émanciper de leurs convoitises après s’être longtemps abîmée. Grâce à de subtiles allusions et un sens du story-telling notable, Blue my mind pose un regard sans jugement sur ses protagonistes.

Blue my mind

Le chant de la sirène

La référence à cette créature mythologique, quant à elle, vient intelligemment servir son propos d’empowerment. La métaphore est éloquente : les jeunes femmes séduisantes deviennent des proies pourchassées par les hommes à l’aube de leur vie adulte. Quelle peut alors être leur place dans ce monde qu’elles désirent pourtant explorer ? Heureusement, même lorsque Mia est triste, au point de s’en prendre à sa propre intégrité, elle ne conserve pas le statut de victime. Et plus sa mutation opère, plus celle-ci cherche à s’adapter aux circonstances, avant d’embrasser pleinement sa destinée et de s’accomplir pleinement.

S’appuyant sur la très solide prestation de son interprétation principale, l’excellente Luna Welder, Lisa Brühlmann pose les premières pierres d’une vision artistique déjà sûre de certaines de ses forces : la saisissante beauté de sa photographie, la fluidité de sa mise en scène et la force de sa narration. Ainsi, Blue my mind raconte avec panache l’expérience de ces jeunes femmes en proie à des luttes intérieures, à des changements incontrôlables et à des désirs de liberté, pour une coming-of-age story aussi troublante qu’envoûtante.


Disponible sur e-cinema.com


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