Jean Richard, Martin Lartigue

BÉBERT ET L’OMNIBUS

Bébert, c’est l’enfant terrible… mais irrésistible ! Ce jour-là, à l’occasion de courses en famille à Paris, Tièno – son frère aîné – croyait pouvoir tranquillement courir les filles et Bébert avait très envie d’un feu de Bengale. Les deux garnements autorisés à rentrer par le dernier train, quel n’est pas l’affolement du jeune homme quand arrivé à destination, il se rend compte que son petit frère manque à l’appel ! Ce dont il ne se doute pas, c’est que Bébert, entouré d’une bande loufoque d’agents de la SNCF et de gendarmes un peu rêveurs, va vivre une nuit mémorable et semer la pagaille dans une gare de banlieue…

Enfant terrible

Réalisé par Yves Robert et adapté par François Boyer de son propre roman, Bébert et l’omnibus fait partie des classiques du cinéma consacré à l’enfance, au même titre que La Guerre des boutons du même Yves Robert ou que Zazie dans le métro de Louis Malle (d’après Raymond Queneau), avec lesquels ils partagent un dialogue plein de verve, de malice et d’inventivité et une interprétation de qualité jusque dans les seconds rôles ou apparitions. 

Le personnage de Bébert (Interprété par Petit Gibus, alias Martin Lartigue, déjà vu dans La Guerre des boutons), tour à tour attendrissant et insupportable, fait preuve d’une créativité irrésistible de drôlerie dans son expression verbale, mais aussi dans les tours pendables qu’il joue à son entourage et son aptitude à faire tourner en bourrique les adultes. Ces derniers, persuadés qu’il est simple de s’occuper d’un enfant sont vite dépassés par la spontanéité et la vivacité de Bébert, toujours prompt à prendre le contrepied de ce qu’on lui propose et jamais dupe de l’égoïsme et du manque de patience des « grands ». Le jeune acteur fait montre d’une gouaille et d’un charme inoubliables et s’impose sans peine face à des acteurs chevronnés.

L’un des atouts de ce film, et non le moindre, est en effet la distribution sans fausse note, qui regroupe, outre Jacques Higelin, Jean Richard, Pierre Mondy et Michel Serrault, des seconds rôles de l’époque comme Jean Lefebvre, Christian Marin, Albert Rémy, Pierre Maguelon ou le duo Grosso et Modo. Et bien sûr l’apparition d’Yves Robert en personne et celle de Tsilla Chelton. Chacun des personnages apporte au film une touche d’humour supplémentaire : le grand frère Jacques Higelin, dont les tentatives d’approche auprès de la gent féminine se soldent par de cuisants échecs et de nouvelles mésaventures ou les leçons de pédagogie que tentent de se donner Michel Serrault, Jean Lefebvre et Pierre Mondy et qui ne semblent guère efficaces auprès du jeune garnement.  

Le film bénéficie également de la plume de François Boyer, l’auteur du livre et de l’adaptation, qui signe également les dialogues. Cet auteur fut également la romancier à l’origine de Jeux interdits de René Clément, autre grand film sur l’enfance, mais sur un registre moins léger, moins drôle et collabora à maintes reprises avec Yves Robert (La Guerre des boutons, Les Copains) et Henri Verneuil (Des gens sans importance, Week-end à Zuydcoote). 

Sous ses dehors comiques, le film fait montre d’un certain désenchantement envers les adultes et leur comportement vis-à-vis de l’enfant. Seule une grosse frayeur semble leur faire prendre conscience de la vulnérabilité de l’enfant et de l’attachement (Réel ou feint ?) qu’ils ont pour lui. Plein de tendresse pour le monde de l’enfance, de drôlerie et de poésie, Bébert et l’omnibus ressort en salles le 19 février dans une copie restaurée grâce à l‘éditeur / distributeur Malavida.

 


Le film est recommandé à toutes et tous à partir de 6 ans.

 




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