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BEAUTIFUL BOY

La fiche
Beautiful boy affiche

Réalisé par Felix Van Groeningen – Avec Steve Carrel, Timothée Chalamet…
Etats-Unis Drame – Sortie : 6 février 2019 – Durée : 121 min

Synopsis : Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas, un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire. Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro à la méthamphétamine et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance. Réalisant que son fils est devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver. Se confrontant à ses propres limites mais aussi celles de sa famille.

La critique du film

Basé sur des livres de ses deux personnages principaux, le journaliste David Sheff (publié en 2008) et son fils Nic (publié en 2009), Beautiful boy est un bel effort traitant avec compassion et justesse une histoire forcément éprouvante. Servi par deux comédiens délicats, Steve Carell et Timothée Chalamet, le film évite les coups d’éclats hollywoodiens ou les scènes fortes téléphonées pour offrir un regard sur l’expérience paternel de cet homme voyant son fils s’enfoncer dans la drogue sans ne pouvoir rien faire pour l’en sortir. Ce sera d’ailleurs le sujet central du récit adapté par le réalisateur de Alabama Monroe – le belge Felix Van Groeningen – : comment ces enfants que l’on chérit inconditionnellement grandissent et deviennent finalement des étrangers.

Face au gâchis et à l’effondrement de son fils, David cherche des réponses. Il cherche ce qu’il a pu mal faire pour que ça en arrive là : a-t-il été trop permissif, ou peut-être pas assez souple pour permettre à son fils de tracer sa propre route ? Son ambition pour son fils a-t-elle été un fardeau trop lourd à porter pour ce fils de parents divorcés, sans cesse tiraillé d’un bout à l’autre du pays, entre père et mère ? David est présenté comme un père impliqué, encourageant la créativité de son fils et l’éduquant dans un certain cadre de bienveillance et, bien que le scénario soit basé sur deux mémoires, la perspective du père parait clairement dominante, le récit s’insinuant dans ses souvenirs de moments passés plus heureux avec son fils.

Mon fils, ma bataille

Ainsi, il sera beaucoup question de chagrin et d’impuissance, mais My Beautiful Boy adopte une vision sans compromis de la dépendance en tant que maladie, de ses répercussions sur l’addict mais également sur sa famille, et de la lutte contre ce fléau si difficile à éradiquer. Quelque part, My Beautiful boy se veut pédagogue et c’est l’une de ses belles qualités comme l’un de ses défauts majeurs. Il manque un peu d’ampleur cinématographique à ce long-métrage presque trop propret pour émouvoir complètement, entre ses décors façon catalogue Maisons du Monde et sa bande-originale pop et lyrique. Et comme la narration voyage, d’un lieu à l’autre, d’un moment à un autre, le spectateur passe finalement bien peu de temps avec les personnages pour s’attacher profondément et partager leur désarroi ou leur souffrance. Heureusement, la dernière demi-heure permet enfin au mélodrame de Van Groeningen de décoller et à l’émotion de poindre jusqu’à un épilogue touchant et étonnamment fataliste.



La bande-annonce




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