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BALLE PERDUE 2

Après la mort de Charras, Lino et Julia ont pris la relève et forment la nouvelle équipe de choc de la brigade des stups. Bien déterminé à retrouver les assassins de son frère et de son mentor, Lino continue sa traque et ne laissera personne se mettre en travers de sa route.

Critique du film

En 2020, à la sortie du confinement, les salles se remplissaient à nouveau mais Netflix continuait de faire un carton. Succès international avec plus de 37 millions de visionnages à travers le monde en l’espace de quelques jours, Balle perdue projetait soudainement sous les projecteurs Guillaume Pierret et son co-scénariste et acteur principal Alban Lenoir. La plateforme n’eut guère besoin de réfléchir longtemps pour donner son feu vert à une suite, qui arrive deux ans plus tard sur les écrans domestiques.

Assumant que Balle perdue était avant tout divertissement (au budget modeste), un film d’action simple avec une Renault 21 rouge, le tandem passe la seconde avec un sequel (au budget déjà plus conséquent) qui reprend les mêmes ingrédients : courses-poursuites à vive allure et parfois à contre-sens, scènes de bagarre dans un commissariat et autres lieux promiscues, voitures de police réduites en tas de ferraille… On se prend à repenser à la saga Taxi, si ce n’est que les films produits par Besson jouaient davantage la carte de l’humour – pas toujours de bon goût. Et comme la franchise marseillaise, sa cousine héraultaise s’offre pour son second volet une petite mise à jour de son bolide phare : finie la couleur rouge, la R21 a désormais les couleurs de la gendarmerie. Et tandis que la 406 blanche de Samy Nacéri se voyait affublée d’ailes d’avion pour son parachutage dans Paris, la Renault d’Alban Lenoir se targue désormais d’un nouveau gagdet électrique et explosif sur son pare-chocs avant.

Fury Road

Pour cette suite, la note d’intention était claire : « Nous voulions plus de tension, plus d’action, plus de vitesse et moins de polar. L’enjeu était de nous concentrer sur la course folle et cathartique des personnages… Avec toujours au centre du récit ce personnage de Lino, incarné par Alban Lenoir : héros sacrificiel et tragique, obsédé par son désir de justice… ». Mission accomplie de ce point de vue là puisque Balle Perdue 2 en oublie complètement son scénario au seul profit de ses scènes d’action. L’intrigue est réduite à sa portion la plus congrue : Lino souhaite se venger de ceux qui ont tué son emblématique taulier, Charras. Les séquences s’enchainent ainsi autour d’un unique objectif : mettre derrière les barreaux l’un des traitres du premier volet.

Ainsi, la dimension « plaisir coupable » s’affirme nettement plus dans ce deuxième volet (de ce qui est désormais programmé pour être une trilogie), revendiquant sa filiation avec Fast & Furious et Mad Max : Fury Road – dont il peine cependant à tutoyer la maestria filmique. Beaucoup de testostérone, des personnages archétypaux et beaucoup de crissements de pneus. Si l’on saluera quelques moments de bravoure comme cette poursuite dans Montpellier qui s’achève dans le canal du Verdanson, particulièrement cinégénique, on regrettera que Balle Perdue 2 ait à ce point sacrifié son scénario pour ne montrer que ses muscles. Libre à chacun d’y trouver son bonheur.

Bande-annonce

10 novembre 2022 (Netflix) – De Guillaume Pierret, avec Alban LenoirStéfi CelmaPascale Arbillot




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