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ANNECY 2020 | Coups de cœur de la sélection courts-métrages

Si l’on parle beaucoup des longs-métrages du Festival international du film d’animation d’Annecy, la sélection des courts-métrages recèle de véritables curiosités, aussi inventives qu’audacieuses, venues des quatre coins du monde. Petit tour d’horizon des coups de cœur de la sélection l’Officielle, auxquels nous avons remis nos propres Cristal.

Genius Loci – Adrien MERIGEAU – France – 16 mn 20 s

CRISTAL DE LA RÉDACTION – EX ÆQUO

Une nuit, Reine, jeune personne solitaire, voit dans le chaos urbain un mouvement vivant et brillant, une sorte de guide.

Œuvre lancinante et poétique où l’animation tutoie le sublime avec une élégance et une douceur qui n’est pas sans rappeler le travail d’Anca Damian, Genius Loci frappe fort au cœur. Au milieu d’un univers dérivé du cubisme se déploie un voyage intérieur. Une âme errante qui trouve dans les échos sonores de la ville une musique des sentiments et du chaos. En écho directe, une animation magnifique qui se joue des espaces et des lignes pour construire une balade nocturne où l’espoir et la détresse se côtoient jusqu’à l’explosion d’une colère cathartique. Le Jury du festival lui offre sa mention.

Physique de la tristesse – Theodore USHEV – Canada – 27 mn

CRISTAL DE LA RÉDACTION – EX ÆQUO

Ce film retrace la vie d’un inconnu naviguant à travers ses souvenirs de jeunesse en Bulgarie, lesquels le ramènent à la mélancolie et au déracinement croissants qui plombent son existence d’adulte au Canada.

Deuxième coup de cœur de la rédaction en accord avec le jury du festival puisqu’il a d’ores et déjà remporté le Cristal d’Annecy festival catégorie court-métrage. Physique de la tristesse est d’une mélancolie infinie. L’animation y est magnifique et combine le dessin et la peinture non sans rappeler le travail sur La Passion Van Gogh tant le courant artistique exprimé semble invoquer l’impressionnisme. Le récit s’empare de la pureté de l’enfance, des amours et des déceptions pour mieux amener les drames qui se jouent dans l’Histoire de la Bulgarie. Une fuite constante qui nous amène peu à peu vers la fatalité la plus crue : « Sometimes, the end of the world is a personal matter« .

Carne – Camila KATER – Brésil, Espagne – 12 mn 12 s

CRISTAL FÉMINISTE

Très bleu, bleu, saignant, à point, bien cuit. À travers des histoires personnelles et intimes, cinq femmes font part de leurs expériences avec le corps, de l’enfance à la vieillesse.

Une cuisson et des âges. Carne use du dessin et du stop motion pour aborder des sujets variés : grossophobie, règles, hyper-sexualisation de la femme, transidentité, ménopause, homosexualité… Des témoignages de femmes de diverses origines et âge qui touchent du doigt des vérités qu’il n’est jamais trop tard pour rappeler. Camila Kater  nous offre en conséquence un court métrage plein de vie, d’authenticité et de beauté aidée par une animation aussi inventive qu’aboutie. Avec une conclusion sans appel : la paix des corps et des âmes se situe à la mort des injonctions, lorsque les oubliés d’une société aux diktats jeunistes laisse enfin libre cours aux besoins fondamentaux. La liberté. Pour soi et par soi.

A Mãe de SangueVier NEV – Portugal – 06 mn 11 s

CRISTAL DE L’AUDACE VISUELLE

Dans les derniers instants avant l’accouchement, une mère voit combien certains moments de sa vie et de celle de son enfant sont similaires. Un voyage visuel hypnotique où chaque image a deux significations simultanées.

Une œuvre en trompe-l’œil à l’esthétique aussi déboussolante que percutante. Elle se joue de nos perceptions et des perspectives avec un charme fou. Au milieu d’une procréation, des corps et de l’amour, cette inventivité visuelle vaut clairement le détour. Un upside down qui se vit 2 fois pour notre plus grand plaisir.




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