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CANNES 2019 | Nos attentes – partie 2

À quelques jours de l’annonce de la compétition officielle du festival de Cannes cru 2019, se dessine déjà les contours des grandes attentes cinématographiques, réparties sur les différentes sélections traditionnelles. Cet exercice est fondamentalement très subjectif, témoin de l’histoire de chacun avec le 7ᵉ art. Si ce festival se targue de contenir en son sein les 80 meilleurs films d’une année de cinéma, on peut faire sortir une vingtaine de long-métrages suscitant une excitation plus ou moins aiguë.

Ceux qui devraient revenir…

Tout d’abord de nombreux metteurs en scènes pourraient faire un retour en compétition cette année, avec en premier lieu Kleber Mendoça Filho (Aquarius), avec Bacurau, et toujours avec Sonia Braga, actrice qui avait illuminé de sa classe le précédent film du brésilien. De retour en Corée après son escapade « netflixienne », Bong Joonho avec Parasite serait en bonne place pour figurer en compétition officielle, de même qu’Une vie cachée de Terrence Malick, palmé en 2011 pour Tree of life. Cette année marque également les 25 ans de la palme d’or de Pulp fiction pour Quentin Tarantino. Son Il était une fois à Hollywood est déjà assuré de figurer parmi la compétition officielle présidée par Alejandro González Iñárritu .

Si de nombreux autres grands auteurs comme Pedro Almodovar, Ken Loach ou les frères Dardenne, sont également annoncés comme sélectionnables, ce sont les œuvres mentionnées qui enflamment le plus notre imagination parmi les « vétérans » de cette sélection. Le nouveau cinéma roumain célébré ces dix dernières années comme un acteur majeur de la scène internationale, devrait être représenté par Corneliu Porumboiu et son The Whistlers, mais aussi par Cristi Puiu et Malmkrog, lui qui avait livré en compétition Sieranevada en 2016.

Les réalisatrices à l’honneur ?

De nouvelles venues pourraient également se mêler à la fête, assurant par la même une sorte de relève des plus rafraîchissantes. Tout d’abord, Chloé Zhao, qui avait ravi la Quinzaine avec son The Rider il y a deux ans, délivrera son Nomadland, son troisième long-métrage porté par Frances McDormand et David Strathairn. Une belle surprise semble se confirmer avec la présence de La prochaine fois, le feu de Mati Diop, actrice chez Claire Denis (35 Rhums) mais déjà réalisatrice remarquée avec Mille soleils, documentaire qui prolongeait le geste de son oncle Djibril Diop Mambety, réalisateur du mythique Touki Bouki, l’un des premiers films sénégalais. Ce premier film de fiction pour la réalisatrice de 36 ans, pourrait être l’une des pépites de cette 72ème édition.

Si l’on se souvient de la qualité du scénario développé par Céline Sciamma pour Ma vie de courgette de Claude Barras, l’attente de son nouveau long-métrage succédant à Bande de filles, se fait attendre depuis cinq ans déjà. Portrait de la jeune fille en feu pourrait permettre à la réalisatrice française de découvrir les affres de la compétition officielle cannoise, et de se régénérer après l’accueil plutôt frais de Bande de filles.

Adèle Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu
Le cinéma d’Extrême-Orient pourrait avoir de beaux représentants en la personne de Koji Fukada, pour The girl missing, après avoir connu Un certain regard avec Harmonium, pour lequel il remporte le prix du jury en 2016. Au revoir l’été sorti en 2013 avait été une date importante, très beau film aux accents rohmériens remarqué lors de sa sortie française. Mais aussi avec Lav Diaz, trublion philippin, spécialiste de ce qu’on appelle le slow cinema, matérialisé par des films très longs, et une mise en scène avec un rapport au temps qui tranche de la production traditionnelle. Il avait été sélectionné en 2014 pour Norte à Un certain regard, antichambre de la compétition officielle, qui pourrait être son écrin pour ce nouveau film intitulé sobrement 2019.

Des parallèles vient souvent la Lumière

Les sélections parallèles, la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la Critique et l’ACID, contiennent elles aussi de belles promesses de réjouissance. Anthony Chen, réalisateur singapourien, avait vu Ilo Ilo recevoir en 2013 la caméra d’or des mains de la regrettée Agnès Varda, couronnant le meilleur premier film de l’ensemble des sélections cannoises. Six ans plus tard, Wet season semble bien parti pour être projeté dans une des salles de la Croisette, pour un second film très attendu.

Un imposant contingent français recèle quelques joyaux qu’il nous tarde de découvrir, du nouveau film d’Hélier Cisterne (Vandal) co-écrit avec sa compagne Katell Quillévéré (Suzanne), De nos frères blessés, porté par l’omniprésent Vincent Lacoste et Vicky Krieps, à Vers la bataille d’Aurélien Verhnes-Lermusicaux, ambitieux film d’époque avec Malik Zidi qui a tout d’un western se déroulant au Mexique au XIXème siècle. Justine Triet et Rebecca Zlotowski ont également toutes leurs chances de figurer sur les listings cannois avec respectivement Sibyl, pour la réalisatrice de La bataille de Solferino, et Une fille facile pour sa consœur, habituée du festival depuis Belle épine en 2010, choisi par la Semaine de la critique.

On y croit très fort

Enfin, il convient d’évoquer deux coups de cœur potentiels, à savoir les nouveaux films de Rabah Ameur-Zaïmeche (Les chants de Mandrin) et du chilien Patricio Guzman (Nostalgie de la lumière). Le premier aurait terminé Terminal sud, où Ramzy Bédia tiendrait le premier rôle, celui d’un médecin hospitalier pendant les années 1990. Guzman, peut être le plus grand réalisateur de films documentaires au monde avec Frédéric Wiseman, va lui faire le bonheur des festivaliers avec La cordillère des songes, titre qui annonce une nouvelle exploration des thématiques de prédilection du grand artiste sud-américain de 77 ans, à savoir son pays le Chili, ici à travers les montagnes de la colonne vertébrale du continent.




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