CANNES 2018 | Dernier jour : en attendant le palmarès…

Dernier jour : la compétition touche à sa fin…

Découvrez nos pronostics pour le palmarès de ce 71e festival et les choix du coeur de notre envoyée-spéciale à qui l’on tire notre chapeau, ayant fait fit de nos injonctions à dormir ou à consommer des substances illicites. 31 articles pour cette couverture de CANNES 2018 – dont 25 articles rédigés par notre acharnée – et un peu dingo – Céline Bourdin. Un grand bravo à elle pour ce travail de qualité et ce rythme dément soutenu. En espérant que nos articles et comptes-rendus vous ont permis de suivre le festival à distance et vous ont donné envie de découvrir certains des films présentés.

Vive le cinéma ! 

CANNES 2018 | Qui aura la Palme d’Or ? Notre palmarès et nos pronostics.

Jour 11 : Gary Oldman à l’honneur, Nuri Bilge Ceylan pour boucler la compétition et Victor Polster récompensé.

Un grand acteur fraîchement oscarisé était sur la Croisette aujourd’hui : Gary Oldman. Le lauréat de la dernière statuette dorée pour sa prestation XXL dans Les heures sombres était à l’honneur ce vendredi, veille de cérémonie. Après Martin Scorsese et Christopher Nolan, c’est un autre monstre sacré du cinéma qui était sous les projecteurs de cette 71e édition. Ce rendez-vous fut l’occasion de revenir sur sa carrière, ses expériences et sa cinéphilie.

Gary Oldman à Cannes
Du côté de la compétition, le tapis rouge a accueilli les dernières équipes en sélection : celles de Ayka et du Poirier sauvage, le nouveau film d’un cinéaste déjà palmé, Nuri Bilge Ceylan.

Le premier n’a pas suscité grand enthousiasme chez notre envoyée-spéciale : « L’avant-dernier film de la compétition, narre, dans une forme redondante, le chemin de croix d’une jeune femme luttant pour subsister dans les rues enneigées de Moscou ». Rien de très excitant sur le papier.

Le poirier sauvage, lui, a plutôt séduit les critiques pour sa qualité d’écriture et la beauté de sa mise en scène. Une des forces du cinéaste.

 

Enfin, Benicio Del Toro et son jury ont révélé leur palmarès pour Un certain regard. Notons une nouvelle réjouissante : Victor Polster a reçu le prix d’interprétation pour son époustouflante prestation dans Girl, l’un de nos chouchous de cette édition. Et une récompense amplement méritée pour de nombreux observateurs.

Jour 10 : Un couteau dans le coeur pour Vanessa Paradis, Capharnaum divise mais pourrait décrocher la Palme…

Dernier film français en compétition, Un couteau dans le coeur était la curiosité francophone de la sélection après Les rencontres d’après minuit. Le film avec Vanessa Paradis a été accueilli très froidement, avec de nombreuses critiques assez négatives (mais moins prononcées qu’à l’encontre de Les filles du soleil de Eva Husson). C’est même un sacré « moment d’embarras » pour notre envoyée spéciale face à cette « sorte d’hommage au giallo qui fleure le nanar fluo où tous les acteurs récitent leurs textes comme des écoliers en plein spectacle de fin d’année ». De là à lui attribuer le prix du film « le plus horripilant de la sélection », il n’y a qu’un pas.

La journée déjà mal entamée a tourné à la surprise, excellente pour certains, plus mauvaise pour d’autres, avec la présentation de Capharnaüm. Les échos ont été très positifs, de nombreux festivaliers ayant loué les qualités humaines du film jugé « bouleversant » ou « déchirant » par de nombreux spectateurs. Pourtant, au milieu de cet accueil très fort en émotions, quelques voix se sont élevées pour dénoncer un film trop chargé en pathos. Notre rédactrice est de ceux là : « Terrible déception. Très éloigné de son sujet de départ, le film veut retracer l’itinéraire d’un enfant combattant pour sa survie mais il avance avec des semelles de plomb, gâché par un aspect larmoyant qui pèse bien lourd. On attendait beaucoup plus subtil de la part d’une réalisatrice ayant réussi à émouvoir sans charger la barque à ce point par le passé ». Reste le jeune comédien principal qui fait, lui, l’unanimité : « Le jeune acteur est pourtant prodigieux mais les ficelles mélodramatiques viennent gâcher le potentiel du film. »

Le film, justement, s’avance pourtant en grand favori pour la Palme d’Or si l’on en croit les bruits de couloir. Reste à savoir si le jury aurait été bouleversé ou, au contraire, sera resté plus mitigé…

Jour 9 : Burning enflamme la Croisette, Matteo Garrone de retour, Whitney émeut…

Présenté la veille, nous avons rattrapé ce mercredi 16 mai le très attendu Under the silver lake de David Robert Mitchell qui avait laissé le public circonspect la veille et semble avoir davantage séduit la presse.

UNDER THE SILVER LAKE

Alors que la fin du festival approche de plus en plus, un concurrent sérieux à la Palme d’Or est venu s’incruster dans la course : Burning de Lee Chang-Dong. Le film du sud-coréen, attendu en salle pour fin août, a été particulèrement bien accueilli. Notre envoyée spéciale, Céline Bourdin, a adoré : « Lee Chang-Dong adapte Murakami avec maestria dans un film venimeux et paranoïaque qui infuse lentement grâce à une mise en scène et à un casting épatants. Du grand art. » On lui souhaite donc une place d’honneur au palmarès samedi soir.

Plus tard, un autre cinéaste était de retour à Cannes, après le pestiféré Lars Von Trier. Matteo Garrone présentait son Dogman en soirée et le public lui a réservé une très belle ovation. Le réalisateur italien semble revenir à ses fondamentaux et offre un rôle en or à Marcello Fonte. Selon notre chroniqueuse, l’acteur file vers le prix d’interprétation masculine et « vient de mettre la concurrence KO avec une épatante performance ».

À minuit, Kevin Macdonald présentait son poignant documentaire consacré à la regrettée star interplanétaire, Whitney Houston. Un film qui n’a pas laissé les festivaliers insensibles… « Beaucoup d’émotion au Palais des Festivals après la projection, en séance de minuit, du remarquable documentaire de Kevin Macdonald, Whitney. Deux heures qui nous font redécouvrir une artiste et un destin tragique sans céder à l’hagiographie et au sentimentalisme. »

Jour 8 : Emilia Clarke attire les foules, Stéphane Brizé et Vincent Lindon triomphent…

La huitième journée du festival de Cannes a été très riche avec les présentations de Solo, le deuxième spin-off Star wars après Rogue one, du très attendu Under the silver lake (après le succès d’estime de It follows), la conférence de presse de Spike Lee et l’avant-première de En guerre de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon.

Si les premiers échos pour Solo semblent confirmer les craintes d’un spin-off plutôt raté (le licenciement du réalisateur initial, remplacé au pied levé par l’insipide Ron Howard ne laissait présager rien de bon), l’accueil réservé à En guerre a été proche du triomphe avec une standing ovation de quinze minutes. Fidèle à sa « mise en scène immersive afin de narrer un fossé impossible à combler entre deux extrêmes », Stéphane Brizé signe une fiction bien proche de la réalité, d’une justesse éblouissante, dans laquelle Vincent Lindon est « une nouvelle fois impérial ».

EN GUERRE

La journée s’est conclue sur la présentation de Under the silver lake, par le réalisateur de It follows. Le moins que l’on puisse dire, avec l’accueil glacial à l’issue de la projection officielle, c’est que le film a dérouté… Si sa proposition néo-noire ne semble pas manquer de style, « David Robert Mitchell dissimule à peine son hommage très appuyé à David Lynch ». Notre envoyée-spéciale salue néanmoins la qualité de sa mise en scène compensant tout juste « son récit tortueux et inabouti ». Peut-il obtenir un prix au palmarès ?

Jour 7 : Lars von Trier divise la Croisette, Les chatouilles l’émeut…

La journée a débuté avec la projection de Les chatouilles, film particulièrement surveillé par notre envoyée-spéciale sur place. Et visiblement, l’attente fut récompensée puisque le film suscite de nombreux échos positifs, de nombreux spectateurs ayant quitté la salle les larmes aux yeux. Il semblerait bien que Andrea Bescond et Éric Métayer, sélectionné dans la catégorie Un certain regard, aient réussi vaillamment le passage de la pièce à l’écran. Ce qui n’est pas peu dire, un tel thème (la pédophilie) pouvant s’avérer glissant. « Le traitement de ce sujet épineux garde toute sa puissance tandis que la drôlerie et l’émotion du récit se mêlent à une forme novatrice ».

> > > À lire aussi : notre critique du film Les chatouilles

Ce lundi pluvieux s’est poursuivi avec la découverte de Asako, un long-métrage « troublant (…) qui fait de ses défauts des qualités et inversement. Le film est sans cesse changeant, beau mais agaçant, léché mais parfois prisonnier de sa mise en scène. Il marque, en tout cas, la naissance d’un auteur à suivre » d’après notre chroniqueuse.

 

Lars Von Trier à l'issue de la projection

Lars Von Trier et Matt Dillon avec Thierry Frémaux – Photo Céline Bourdin

Désormais réhabilité après avoir été exclu du festival pour des propos très douteux, Lars von Trier n’est plus persona non grata. Mais pas encore suffisamment consensuel (l’a-t-il été un jour ?) pour revenir directement en compétition avec ce qu’il décrit lui-même comme son film le plus violent et le plus pessimiste : The house that Jack built. De quoi rafraîchir quelques festivaliers mais pas l’ardeur des aficionados du sulfureux cinéaste danois, capable de tutoyer les sommets (comme avec Dogville et Dancer in the dark) comme de s’auto-caricaturer grossièrement (comme avec Nymphomaniac partie 2).

Alors que le premier trailer est fraîchement sorti, nombreux sont les journalistes et cinéphiles à guetter autant que redouter la dernière saillie de Lars. Présenté hier soir hors compétition, après une standing ovation avant la projection, la nouvelle proposition radicale de LVT a tenu ses promesses et suscité beaucoup d’émoi autour de lui. De nombreux spectateurs, éreintés, ont même quitté précocement le Grand théâtre Lumière (on parle d’une bonne centaine de strapontins claqués en cours de séance). Notre envoyée spéciale ne peut que constater les dégâts : « The house that Jack built est, de toute évidence, l’œuvre d’un cerveau malade, d’un cinéaste tombé dans les méandres de son propre esprit. Le film se veut volontiers poisseux mais il n’est jamais pleinement dérangeant malgré sa complaisance et sa gratuité. »

> > > Lire aussi : notre critique du film

 

Jour 6 : Gilles Lellouche dans le grand bain

Jour d’anniversaire sur la Croisette avec les 50 bougies de l’un des monuments du cinéma, 2001 : L’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, projeté en copie restaurée en 70mm. Une séance qui aura ravi nombre de cinéphiles, ainsi que Christopher Nolan, ambassadeur du film pour cet événement.

 

Du côté de la compétition, Hirokazu Kore-eda était de retour avec Une affaire de famille (Shoplifters) après un crochet par Un certain regard avec Après la tempête il y a deux ans. Si certains y ont vu une énième variation sur le même thème, notre envoyée-spéciale a apprécié ce retour en forme du cinéaste japonais : « Kore-Eda retrouve ces histoires familiales aigres-douces dont lui seul a le secret. D’abord tendre et attachant, le film s’assombrit progressivement jusqu’à devenir vraiment émouvant dans sa vision de la filiation. »

Plus tôt dans la journée, le 3e long-métrage de la réalisatrice Alice Rohrwacher était présenté après le Grand Prix reçu précédemment pour Les merveilles. Si les amateurs de son cinéma ont visiblement goûté les retrouvailles, Céline Bourdin a accusé le coup, Heureux comme Lazzaro lui ayant « fait l’effet d’un véritable supplice face à un cinéma étriqué et complètement dépassé. »

Le casting féminin du film Le grand bain
La soirée s’est terminée avec la présentation hors-compétition du premier film en tant que réalisateur de Gilles Lellouche, Le grand bain. Pour ses débuts derrière la caméra, le garçon ne s’est pas privé avec un casting riche et éclectique : Virginie Efira, Marina Foïs, Guillaume Canet, Leïla Behkti, Noée Abita, Philippe Katerine, Felix Moati, Mathieu Amalric, Mélanie Doutey, Benoit Poelvoorde…

Jour 5 : Nolan créé la cohue et les femmes au pouvoir

Si l’on ne considère guère le cirque autour de la conférence de presse lunaire de Jean-Luc Godard, cette cinquième journée du festival aura été marquée par deux événements : la montée des marches 100% féminine orchestrée par la présidente Cate Blanchett et la masterclass de Christopher Nolan organisée dans le cadre de la projection anniversaire de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Cette dernière a créé la cohue chez les journalistes qui se sont bousculés pour entrer dans la salle Bunuel où le réalisateur britannique et l’éminent Philippe Rouyer devaient échanger avec passion autour du cinéma.

Christopher Nolan au festival de Cannes
Le soir, un peu moins d’une centaine de femmes influentes et artistes de l’industrie du cinéma ont monté marches aux côtés de Cate Blanchett et Agnès Varda. À mi-chemin, les deux femmes oscarisées ont lu simultanément un texte en français et en anglais, revendiquant des mesures concrètes pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes – notamment l’égalité salariale. À leurs côtés figuraient notamment les actrices Julie Gayet, Salma Hayek, Leïla Bekhti, Virginie Ledoyen, Jane Fonda, Claudia Cardinale, Géraldine Pailhas ou encore Marion Cotillard. Et comme on pouvait s’y attendre, la ministre de la Culture Françoise Nyssen s’est bien entendu jointe à elles.

L’après-midi s’est terminée à nouveau sous le signe des femmes avec la présentation de Les filles du soleil d’Eva Husson, l’unique Française en compétition cette année. Dans ce film prometteur sur le papier, Golshifteh Farahani incarne une commandante de femmes kurdes se battant contre un groupe d’extrémistes. Malheureusement, après le très discutable Bang gang, Eva Husson s’enfonce selon notre rédactrice présente sur place : « Rien ne fonctionne dans ce film qui se veut important mais sombre finalement dans une bêtise abyssale. Des dialogues improbables à la narration incompréhensible, la force de son sujet se retrouve engloutie sous une avalanche de pathos. »

Enfin, la séance de minuit était consacrée à la présentation spéciale du film HBO adapté du roman Farhenheit 451 par Ramin Bahrani (99 homes). Mais il semblerait que cette nouvelle lecture du grand classique de la littérature SF ‘ressemble beaucoup à un mauvais épisode de Black Mirror qui aurait été croisé avec un descendant étrange de Blade Runner. »

 

Jour 4 : un Godard sans Godard

Le 4e jour du festival induisait un (faux) suspens : Jean-Luc Godard, honoré d’une sélection et d’une affiche officielle reprenant un cliché célèbre de son Pierrot le fou, serait-il présent au Palais des festivals pour présenter son Livre d’image, cinquante ans après l’édition annulée (sous son impulsion) en 1968 ? Que nenni, l’indomptable réalisateur touche-à-tout ne s’est pas rendu sur la Croisette pour boucler la boucle et c’est sans lui que son dernier long-métrage – toujours plus expérimental – a été présenté au festivalier. Pas sûr qu’il ait fait l’unanimité si l’on en croit le flot soutenu de spectateurs quittant la salle en pleine projection…

Deuxième film en compétition : Les Eternels (Ash is Purest White) de Jia Zhang-Ke qui suit le destin de Qiao, une jeune femme amoureuse d’un membre de la pègre locale de sa province chinoise. Une proposition de cinéma ayant donné « la persistante impression d’un mashup entre l’harassant A Touch Of Sin et Mountains May Depart pendant 2h21 étirées à l’extrême ». En revanche, l’actrice Zhao Tao s’affirme comme « la première concurrente sérieuse pour le prix d’interprétation féminine » d’après notre envoyée spéciale.

Vincent Lacoste, Christophe Honoré et Pierre Deladonchamps
Après son succès d’hier, le trio Honoré-Lacoste-Deladonchamps se présentait face à la presse après avoir marqué des points en ce début de quinzaine. De nombreux festivaliers pronostiquent un prix pour cette histoire d’amour dans les 90s (un prix collectif d’interprétation masculine ?). Verdict samedi prochain.

À noter : Cannes Classics rendait de son côté hommage à Ingmar Bergman en projetant son Septième Sceau qui s’inscrit dans le cadre la rétrospective proposée par le Festival à l’occasion du centenaire de la naissance du réalisateur suédois. Et du côté du marché du film, la rumeur d’un cinquième Rambo semble se confirmer, avec l’inoxydable Sylvester Stallone à l’affiche et derrière la caméra. Rien n’est garanti encore mais le projet semble bel et bien dans les tuyaux.

Jour 3 : la force tranquille de Mads Mikkelsen, les éloges pour Honoré et ses acteurs…

Troisième jour de cette 71e édition et les présentations officielles s’enchaînent. Après les premiers bons échos, Leto a eu les honneurs du tapis rouge et notre envoyée spéciale Céline Bourdin n’a pas manqué de rejoindre le camp des enthousiastes : « grand film rock aux éblouissantes trouvailles visuelles (il faudra frapper fort pour lui voler le prix de la mise en scène) qui érige l’art et la musique comme dernière arme contre l’oppression. Un coup de cœur et la première immense réussite de Cannes 2018 ».

> > > Lire aussi : notre critique du film Leto

Alors qu’il débarque en salle ce vendredi 11 mai, Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré a visiblement conquis la croisette avec un film touchant que d’aucuns rapprochent aisément de 120 battements par minute de Campillo. Sur place, Céline Bourdin confirme : « Impossible de ne pas penser à 120 BPM devant Plaire, aimer et courir vite même si les deux films ont finalement peu en commun. Dans ce beau mélange entre romantisme, gravité et drôlerie, Pierre Deladonchamps est absolument bouleversant de vérité. » Les interprètes sont unanimement salués, ce qui pourrait faire de Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps de crédibles prétendants au prix d’interprétation. À suivre.

 

Puis c’est le polonais Pawel Pawlikowski qui a monté les marches avec son équipe pour la projection officielle de Cold war, « une romance monochrome devrait nous déchirer le cœur mais elle ne suscite que l’ennui et l’indifférence face à un montage raté et à des interprétations désincarnées » regrette notre chroniqueuse. Première déception franche de cette 71e édition.

Au rayon des bonnes nouvelles, le festival en a communiqué une que de nombreux festivaliers attendaient : Terry Gilliam pourra présenter son dernier long-métrage, L’homme qui tua Don Quichotte. Le film fera la clôture et sera simultanément distribué dans l’hexagone.

La journée s’est conclue avec la présentation entre séance de minuit du très attendu (chez nous) thriller minimaliste Arctic, avec Mads Mikkelsen. Le danois, habitué du festival comme des rôles taiseux, déroule toute sa maestria dans le premier film de Joe Penna.

 

Jour 2 : Paul Dano réussit ses débuts, Leto électrise la Croisette…

Après avoir ouvert le festival aux côtés de Cate Blanchett, Martin Scorsese a reçu une très belle ovation lors de la présentation de la copie restaurée de Enamorada, une romance sur fond de révolution mexicaine dans le cadre de Cannes Classics.

Sur les marches, l’équipe du film Yomeddine s’est avancée pour présenter ce premier film ayant déjoué tous les pronostics de sélection. Puis, c’est le film Leto qui a eu les honneurs, recevant de très belles éloges de la part des journalistes : « Film d’une beauté melancolique folle » pour Yannick Vely (Paris Match), « Un orgasme punk ravageur » pour Simon Riaux (EcranLarge). Des retours enthousiasmants dont n’a pu profiter son réalisateur, assigné à résidence. L’actrice du film a profité de sa présentation de gala pour lui rendre hommage à sa façon.

 

Enfin, du côté de nos attentes, il y avait l’ouverture de la Semaine de la Critique avec Wildlife, premier long-métrage de Paul Dano dont nous vous parlions ici l’an passé. Pour ses débuts à la réalisation, l’acteur devenu réalisateur réussit avec brio son passage derrière la caméra, s’y révèle en excellent directeur d’acteurs et offre deux très beaux rôles aux intenses Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal.

 

Paul Dano, Zoe Kazan et Carey Mulligan à Cannes

Paul Dano aux côtés de Zoe Kazan et Carey Mulligan. (Photo C. Bourdin)

> > > Lire aussi : notre critique du film WILDLIFE

Jour 1 : Edouard Baer régale, Asghar Farhadi un peu moins…

Voilà fort longtemps que la cérémonie d’ouverture n’avait pas été aussi réussie. Edouard Baer, as des as de l’impro, y est pour beaucoup. Le comédien, choisi pour animer la dite cérémonie, s’est montré une nouvelle fois d’une aisance insolente pour manier le verbe et dompter une salle plutôt froide. Plein d’esprit, taquin et poète, le maître de cérémonie a déroulé son programme malicieux (et un brin politique, avec une petite incartade sur le sort des migrants traversant les Alpes) devant un parterre d’invités prestigieux avant de présenter le nouveau jury du 71e festival de Cannes, présidé par l’exquise Cate Blanchett et notamment composé du maestro Denis Villeneuve et l’indomptable Kristen Stewart.

Edouard Baer, maître de cérémonie
Après un hommage à Jean-Paul Belmondo et Anna Karina (présente hier soir), têtes d’affiche de ce Cannes 2018 par le biais de l’image iconique de Pierrot le fou, les jurés sont arrivés sur la scène et Juliette Armanet a a chanté « les Moulins de mon cœur » de Michel Legrand, ravissant ceux de son auditoire. Enfin, c’est un autre maestro, Martin Scorsese, qui a ouvert ce festival de Cannes 2018 aux côtés de sa présidente.

Les marches montées et la cérémonie, les festivaliers et les invités de gala ont pu découvrir Everybody knows d’Asghar Farhadi. Ce premier film espagnol n’a visiblement pas fait l’unanimité, de nombreuses voix pointant le manque d’inspiration de ce drame familial un brin trop mécanique pour émouvoir.

La compétition est cependant lancée et, dès ce mercredi, les festivaliers pourront découvrir d’autres concurrents à ce premier des vingt-et-un longs-métrages en compétition cette année.

> > > Lire aussi : portrait de l’actrice Cate Blanchett

Martin Scorsese et Cate Blanchett




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