still_bullhead

BULLHEAD

8
Uppercut

Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent… 

Hormones de puissance

Nominé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger, Bullhead (aka Rundskop) est le film choc et incontournable de ce début d’année. Rappelant la filmographie de Nicolas Winding Refn (avec son personnage principal charismatique, peu bavard, aux accès de violence incontrôlables, sa mise en scène tendue et soignée, son utilisation de la musique…), ce long-métrage belge écrit et réalisé par Michael R. Roskam est une claque inattendue qui ne vous laissera pas insensible.

Malgré quelques petites longueurs ça et là, ce « premier » film du cinéaste dégage une puissance et une maîtrise surprenantes. Parfois drôle ou grotesque, Bullhead suit le destin tragique de Jacky Vanmarsenille, jeune agriculteur aux fréquentations douteuses et accro aux hormones de croissance. Si l’on n’avait aucun doute sur la vitalité créative de l’autre côté de la frontière (quand ils ne viennent pas de Suède, les meilleurs groupes indé sont belges), Michael R. Roskam prouve – à l’image de ses illustres ainés – qu’il sera dorénavant un cinéaste à suivre de (très) près.

Bullhead, polar agricole noir, intense et dérangeant, méritait la consécration (en lieu et place du redondant Une séparation) et révèle deux nouveaux acteurs majeurs du cinéma européen qu’il faudra désormais suivre avec attention : le talentueux cinéaste Michael R. Roskam et son éblouissant comédien Matthias Schoenaerts. 


MICHAEL R. ROSKAM | BELGIQUE | 129 MIN | 22 FÉVRIER 2012 | MATTHIAS SCHOENAERTS, JEROEN PERCEVAL, JEANNE DANDOY




0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

19 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
selenie
12 années il y a

Un vrai polar, sombre et sans concession dans les fins fonds de la campagne belge où les mafieux sont des agriculteurs ! Rien que ça fallait oser… A conseiller ! 3/4

fredastair
12 années il y a

Parfaitement d’accord avec ce que tu dis du film, c’est aussi surprenant que maîtrisé. Un film puissant, et la grosse claque incontestable de février !

Deux petites réserves :
– « Une séparation » est pour moi un chef-d’oeuvre (l’Oscar était pour lui, logique)
– Je suis pas très fan de Winding Refn. Je reconnais que « Bullhead » peut rappeler son univers par beaucoup d’aspects (ceux que tu as cités, plus cette manière de jouer la rétention pour mieux appuyer les éclats de violence, à la Gaspar Noé), mais il s’encombre moins de chichi esthétisants, de ralentis, de cold wave, autant d’artifices auxquels je suis devenu allergique et qui m’empêchent d’adhérer complètement à son cinéma (même si j’en reconnais les grandes qualités plastiques). « Bullhead » me semble plus brut dans son approche, plus franc, plus cash. Et finalement plus fort.

Wolvy128
12 années il y a

Tout à fait d’accord avec toi, le film est assez somptueux visuellement. Je ne m’attendais pas à ça de la part de Michael R. Roskam pour son premier film et j’ai pris une grosse claque. Personnellement, j’ai aussi un peu pensé à Nicolas Winding Refn en regardant le film, ce qui est une bonne chose à mes yeux puisque j’adore quand l’esthétisme est aussi abouti.

Quant à l’histoire, j’avoue que tout l’épisode relatif au trafic d’hormones ne m’a pas beaucoup intéressé, contrairement au personnage principal, complètement brisé et meurtri, qui lui m’a vraiment interpellé. Bref, un beau film qui nous fait effectivement découvrir un réalisateur et un acteur à suivre. Et dieu sait que je ne suis généralement pas emballé par les films de mon pays, c’est pour dire 🙂

Viridinia
12 années il y a

comment j’ai pu laisser passer un tel film !!

tous les jours je me disais, allez tu vas aller le voir, et tous les jours je me disais je me le fais demain !! et boum

alors que ce film sent la puissance et la réussite à plein nez, un gros film evenement !

Anne-So
12 années il y a

Je suis hyper contente de constater que le film plait ! Que dire ? Ta critique rend un très bel lui hommage et je te rejoint sur tous les points ! Je suis aussi super contente de voir que Matthias Schoenaerts t’a tant impressionné ! Je suis pour ma part très enthousiaste à l’idée de le découvrir dans le remake américain de Loft (dans lequel il reprend le rôle qu’il tenait dans la version belge), mais je suis surtout très curieuse de voir sa collaboration avec Marion Cottillard dans le film français De rouille et d’os (je suis surtout très curieuse de découvrir son accent lorsqu’il parlera français :P)

Anne-So
Répondre à  Thomas Périllon
12 années il y a

Personnellement j’ai beaucoup aimé Une Séparation du coup j’étais quand même contente que ce film ait remporté l’Oscar ! En Belgique on était déjà très très fier rien que de la nomination de Rundskop…

Pour te répondre au sujet de The Hunger Games, j’avais adoré les romans ! Mais bien que le film soit porté par un casting très convaincant, je trouvais que les scènes manquaient un peu de « saveur ». Le film est aussi un peu trop passe-partout et on sent clairement que c’est le public ado qui est visé, ce qui est assez dommage (et je pense que vu le succès qu’il rencontre, l’équipe conservera cet angle pour les prochains volets)…

FabRanda
FabRanda
12 années il y a

C’est surtout le mélange de film noir et de comédie dans une ambiance rurale (Roskam ne s’est pas facilité les choses pour son premier long…) qui m’a emballé. Il paraît que Schoenaerts est une star dans son (plat) pays…

Phil Siné
12 années il y a

ah oui un très grand film ! et je n’ai même pas vu les longueurs pour ma part…

trackback
11 années il y a

[…] reconnue, Marion Cotillard, et l’acteur montant qui nous avait absolument scotché dans Bullhead, Mathias Schoenaerts. Ensemble, ils vont incarner à l’écran deux personnes cabossés de la […]

trackback
10 années il y a

[…] en reste avec notamment les impeccables Zoe Saldana (Avatar, Colombiana) et Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d’os). Le vétéran James Caan, l’attendrissante Mila Kunis et […]

bruno31100
bruno31100
9 années il y a

vu et revu maintes fois ! moi qui est connu le dopage cycliste de près et l’élevage bovin de même, du fait de mes études de technicien agricole….revivre tout cela au sein d’un thriller je dis OUI ET ENCORE !!

trackback
9 années il y a

[…] son remarquable premier film, Bullhead, qui avait révélé son potentiel de cinéaste mais également le talent du charismatique Matthias […]

19
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
%d blogueurs aiment cette page :