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BORO LA PETITE CHENILLE | Hayao Miyazaki sort de sa chrysalide

Quoi ?

Alors qu’il avait annoncé sa retraite en 2013 lors de la sortie de son dernier long-métrage Le Vent se lève, le maitre de l’animation japonaise Hayao Miyazaki a annoncé l’année dernière son nouveau projet de court-métrage d’animation intitulé Boro la petite chenille. Frustré par ce format trop restreint, qui ne devait uniquement être projeté qu’au musée Ghibli à Tokyo à partir de 2018, le réalisateur a donc décidé de produire également un long-métrage.

Une excellente nouvelle pour le cinéma mondial, alors orphelin depuis 2013 de l’un de ses plus grands auteurs. Car Miyazaki fait en effet partie de ces artistes qui ont inventé, construit et enrichi un univers qui leur est propre, source d’inspiration, de fascination et de réflexion pour bon nombre de gens.

Qui ?

Au fil des années, Miyazaki a construit un univers au bestiaire étendu, où l’imaginaire et la rêverie cohabitent avec la conscience d’une Humanité en proie au Mal et à l’autodestruction. La guerre, les catastrophes écologiques et le capitalisme à outrance sont des fantômes qui hantent les films du cinéaste, qui se garde néanmoins d’énoncer un quelconque discours essentialiste sur la nature humaine. Car l’humain, chez Miyazaki, est d’abord un être qui fait des choix, et qui se doit de s’y confronter, pour le meilleur et pour le pire. L’antagonisme n’est jamais synonyme d’une cruauté et d’une négativité totale chez le cinéaste, qui est dénué de toute pensée manichéenne. Chaque personnage est emprunt d’un soupçon de bonté et d’humanité. Le message que nous délivre Hayao Miyazaki au travers de son oeuvre, c’est la nécessité de savoir regarder, écouter et vivre le monde qui nous entoure. Chacun peut avoir en tête une scène d’un film du cinéaste où, après quelques instants où le paysage est figé tel un tableau de maître, la nature prend vie, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. La vie est partout, et c’est pour cela que nous devons prêter attention au moindre détail. Car ce qui peut paraitre insignifiant ou indigne d’un quelconque intérêt, peut subrepticement révéler à notre oeil tout un microcosme d’êtres, de plantes, de bruits et d’éléments qui jusqu’alors se contentaient de vivre dans l’imperceptible. Tout n’est que vie, et c’est pour cela que la vie se doit d’être chérie. Humaniste, écologique, poétique et profondément optimiste, le cinéma de Miyazaki est unique, en ce sens qu’il nous apprend à voir l’infinie richesse de notre monde et de la nature.

Quand ?

Miyazaki aurait commencé le travail d’animation en Août 2016 et espère une sortie d’ici 2019.

Pourquoi ?

Les films composant l’oeuvre de Miyazaki sont tous sans exception des bijoux d’animation et de cinéma. Les géants de Nausicaa, la vallée des vents (1984), le très souriant personnage de Totoro (1988), les avions de Porco Rosso (1992), l’hôtel fantomatique du Voyage de Chihiro (2001) ou bien encore le château pédestre du Château ambulant (2004), Miyazaki a su nourrir ses films de figures et de motifs qui resteront longtemps gravés dans l’imaginaire collectif. Un cinéma subtil qui sait à la fois divertir et éduquer, émouvoir et amuser, avertir et donner espoir. Miyazaki est un artiste majeur de notre temps, et il saura à coup faire de cette petite chenille prénommée Boro une grande figure de cinéma.




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