bilan 2022 – séries

BILAN | Nos séries préférées en 2022

L’année 2022 touche à sa fin. C’est l’heure du bilan. Quelques jours avant de boucler le TOP Cinéma, la rédaction vous propose une sélection des meilleures séries de l’année 2022, à découvrir sur les différentes offres payantes et légales dans l’hexagone.

 

Better Call Saul (saison finale)

À voir sur Netflix

Les grands personnages méritent une grande fin. Après avoir porté si haut BReaking BAd, Vince Gilligan et Peter Gould ont réussi l’impensable : une série spin-off venant tutoyer l’excellence de son aînée. Attendant les ultimes épisodes pour faire réapparaitre le duo culte (Walter et Jesse), Better Call Saul aurait déroulé six années durant une narration savamment construite et des arcs scénaristiques soignés aux petits oignons. Le final de la série est à la hauteur de ses formidables protagonistes. Jimmy devenu Saul puis Gene, s’offre une rédemption de dernière minute pour redevenir Jimmy McGill aux yeux de celle qu’il aime tant et qu’il a longtemps entraîné dans sa chute, la géniale Kim Wexler. On ne pouvait imaginé plus belle conclusion pour ce « joueur » indécrottable qui, enfin, met son sens de la théâtralité et du verbe au service de la vérité, et son alter égo. – Thomas Périllon

Borgen – Power and glory

Saison 4 à voir sur Netflix

Passionnante (et souvent brillante) dans son écriture, articulant l’intime et la place dévorante du jeu politique et médiatique, formidablement portée par ses comédiens au-dessus desquels trône l’immense Sidse Babett Knudsen, Borgen faisait son grand retour, huit ans après sa dernière saison. Un ultime baroud d’honneur de huit épisodes commandé par Netflix à son créateur. Si cette 4e saison, intitulée Power and Glory, perd un peu en dramaturgie émotionnelle autour de ses personnages, c’est pour mieux raconter cette ère de toutes les compromissions. Adam Price évite la redite, change de cadre et redistribue à nouveau les cartes pour un nouvel et ultime chapitre de son récit du monde politique et des enjeux diplomatiques et climatiques. Comme toujours, c’est sobre, écrit au cordeau et fait écho à l’état géopolitique du monde actuel. Quant au personnage de Birgitte Nyborg, certainement l’un des personnages politiques les plus fascinants de l’histoire sérielle, il déroute longtemps dans sa détermination et son obsession, jusqu’à une épiphanie tardive mais salvatrice. Belle réussite que cette quatrième (et donc dernière ?) saison qui dresse un constat alarmant sur un exercice politique à bout de souffle. – Thomas Périllon

En thérapie (saison 2)

À voir sur ARTEtv

Forts de l’engouement phénoménal de la saison 1, Eric Toledano et Olivier Nakache se sont entourés, pour cette saison 2 d’En thérapie, d’une nouvelle troupe de formidables cinéastes du paysage hexagonal, chacun prenant en charge les épisodes liés à un personnage en particulier, apportant leur patte à chaque arc narratif qui repose sur la plume de Clémence Madeleine-Perdrillat. La scénariste, à qui l’on doit les réussites Ovni(s) et Nona et ses filles, compense avec talent le départ des scénaristes Vincent Poymiro et David Elkaïm. Preuve en est : la série n’a pas perdu son mojo, tout comme le parfait Frédéric Pierrot, et trouve dans le contexte pandémique une nouvelle opportunité d’illustrer et verbaliser les maux de notre époque mais aussi de raconter en creux ce trauma collectif qu’a été (et que demeure) cette crise mondiale ayant mis la planète à l’arrêt. – Thomas Périllon

His dark materials (saison 3)

His dark materials

À voir sur OCS

Après un long métrage magistralement décevant, La boussole d’Or, on ne pouvait que redouter de voir de grands studios s’emparer à nouveau de l’univers passionnant imaginé par Philip Pullman. Sauf que, cette fois, les studios en question s’appelaient HBO et la BBC. Projetant de transposer la dense et complexe trilogie littéraire en trois saisons savamment construites, cette nouvelle tentative s’avère fructueuse et permet aux très nombreux lecteurs passionnés (15 millions d’exemplaires vendus dans le monde) de trouver enfin chaussure à leur pied. Devant l’immensité de la tâche, des choix ont forcément été faits mais rien qui ne nuise à l’aura de l’oeuvre, à la passionnante complexité de l’oeuvre et à l’atmosphère des mondes. L’ultime saison est sorti début décembre et se ponctue en cette fin d’année, laissant un sentiment de mission accomplie : permettre, comme la trilogie de Pullman, à des spectateurs de tous âges de s’immerger dans une histoire qui, sous couvert d’aventure, parle des plus importants dilemmes de notre époque et suggère des voies à emprunter pour leur faire face avec courage. Forte de son solide casting, avec un duo d’affiche charismatique (pour incarner les inoubliables Will et Lyra) et des seconds rôles portés par de brillants comédiens, d’une sublime photographie qui captive le regard à mesure que ses héros explorent les différents mondes, His Dark Materials fait enfin honneur à l’une des plus belles sagas fantastiques de ces dernières décennies. – Thomas Périllon

Le monde de demain

Le monde de demain

À voir sur ARTE.tv et Netflix

Après Suprêmes, long-métrage réalisé par Audrey Estrougo, un deuxième projet fut développé cette fois-ci dans un format de mini-série en 6 épisodes par le duo composé par Hélier Cisterne et Katell Quillévéré. Passer par ce type de narration permet tout d’abord aux créateurs de faire exploser la durée de leur récit. De 1h52 pour le film on passe à 5h20 pour Le monde de demain, qui révèle dès ses premières images une ambition toute autre qui dépasse de loin les simples épaules de Kool Shen et Joey Starr. Là où le biopic se resserrait principalement autour du fantasque antillais, oubliant à peu près tous les autres personnages potentiels, Cisterne et Quillévéré se plongent dans la naissance du hip hop, et nous emmènent à Paris entre 1983 et 1991. C’est toute une galerie de visages qui défilent devant l’écran, mais aussi toutes les strates qui composent cet art, du graff au rap, en passant par la danse et le scratch. Les deux cinéastes talentueux réalisent ici leur plus beau projet, un exploit étant donné la difficulté de l’entreprise, avec une force et une émotion retentissantes. Une série immanquable. – Florent Boutet

Irma Vep

À voir sur OCS

Vingt-six ans après le film du même nom, on est autant curieux qu’étonné de voir Olivier Assayas s’emparer à nouveau d’Irma Vep pour en tourner une adaptation en série pour HBO. Cependant, le changement de format, de durée et de niveau de production nous incite à penser que cette nouvelle version va nécessairement avoir une dimension différente. Ce que les premiers épisodes confirment d’emblée. En reprenant la même trame, le même état d’esprit, des personnages assez proches sur le papier, Olivier Assayas livre pourtant une vraie réécriture d’Irma Vep, en ancrant sa nouvelle version dans l’époque contemporaine et en accentuant encore un peu plus la mise en abime. Comédie truculente lorsqu’elle raille avec bienveillance le milieu de la production française, elle n’en est pas moins une réflexion sur l’art de créer aujourd’hui, sur l’évolution du cinéma et sur l’héritage de son histoire. Porté par un casting de haut vol, Irma Vep déploie un riche éventail de personnages tous plus savoureux les uns que les autres, représentant les femmes et les hommes qui font le cinéma d’aujourd’hui. Bienvenue dans les coulisses du septième art ! – Fabien Genestier

The Crown (saison 5)

The crown s5

À voir sur Netflix

Saveur particulière pour la cinquième saison de The Crown, qui entame son avant dernier tour de piste quelques semaines seulement après la mort de la reine Elizabeth II. En couvrant les années 1990 – 97, la série de Peter Morgan revient sur l’une des périodes les plus tumultueuses récemment connue par la monarchie britannique. Fragilisée par des scandales internes et un climat politique et social tendu, qui remettent en question sa raison d’être, la famille royale n’a jamais été aussi vulnérable. L’occasion pour la série de se concentrer sur ses personnages, tous prisonniers d’un système plus fort qu’eux. Un point de vue resserré et intimiste qui donne progressivement à cette saison des allures de tragédie funèbre. La réussite est d’autant plus criante qu’elle s’accompagne une fois de plus d’un casting royal, entièrement renouvelé pour l’occasion. – Antoine Rousseau

The Sandman

Sandman

À voir sur Netflix

Adaptée des comic books de Neil Gaiman, Sandman propose un foisonnement de récits, le temps d’un, deux ou trois épisodes, voyage dans le temps et les univers parallèles et permet plusieurs réflexions thématiques et philosophiques. C’est captivant, surprenant, souvent inattendu. Si vous n’êtes pas fan de fantasy, sachez que cette série est loin de se limiter à cela. Ne passez pas à côté ! – Fabien Randanne

Le Fate ignoranti

Le fate ignoranti

À voir sur Disney+

Le jour où son mari Massimo meurt brutalement Antonia découvre qu’il vivait une relation adultère avec un homme, Michele. Elle cherche alors à en savoir plus. Vous avez peut être reconnu le pitch du film « Tableau de famille ». C’est normal : le réalisateur Ferzan Özpetek adapte ici, au format sériel (8 épisodes), son long-métrage à succès de 2001. L’occasion de donner davantage d’épaisseurs aux personnages secondaires et de nous permettre de passer plus de temps avec cette formidable galerie de personnages que l’on voudrait compter parmi notre famille choisie. – Fabien Randanne

Only Murders in the Building, saison 2

Only murders in the building

À voir sur Disney+

Ce n’est pas la série qui a fait le plus parler d’elle cette année. Et pourtant, c’est une de celle qui donne le moins envie de bouder son plaisir. Le trio improbable (incarné par Selena Gomez, Martin Short et Steve Martin) se lance dans un nouvelle saison de son podcast pour élucider un nouveau mystère survenu dans son immeuble new-yorkais… Cette fois-ci, il s’agit de prouver l’innocence de l’une des leurs. C’est drôle, malicieux, plein de retournements de situations et, même si tout est cousu de fil blanc, chaque épisode se déguste avec un plaisir même pas coupable. Cette série ne se prend pas pour ce qu’elle n’est pas et remplit son contrant dans le genre « cosy mystery ». – Fabien Randanne




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