BILAN | Nos films du mois d’avril 2019
Chaque mois, les membres de la rédaction vous proposeront leur film du mois, celui qu’il fallait découvrir à tout prix en salle ou dans votre salon (sorties SVOD, e-cinema…). Découvrez ci-dessous les choix de chaque rédacteur de Le Bleu du Miroir pour le mois d’avril 2019.
Le choix de Thomas Périllon
Entre sa candeur adolescente et sa noirceur dramatique, Genèse joue les équilibristes, le plus souvent avec réussite, et se raccroche à la simplicité des mots, des gestes et des regards. Avec ses couleurs vives et sa mise en scène posée, le film raconte les questionnements autour du désir amoureux et sexuel, la peur du regard des autres et l’affirmation de soi en société, les promesses des premières rencontres, et évoque, enfin, la persévérance et l’espoir en des temps troublés.
Le choix de Robin Souriau
Deux heures de course contre la montre où le spectateur capte les bribes d’informations qu’il peut, une exigence de neutralité et un rythme techno effréné pour 10 dernières minutes où chacun projette le cinéma du pamphlet qui lui sied le plus. L’un des plus beaux twists du thriller : il n’était pas mort, il était juste caché en Espagne.
Le choix de Céline Bourdin
Le choix de Fabien Genestier
André Téchiné aborde le thème de la radicalisation islamiste mais reste fidèle à lui-même, et livre un film à hauteur de personnages, de l’ordre de l’intime. S’il laisse entrapercevoir plusieurs pistes à la radicalisation de son héros, ce n’est finalement pas vraiment ce qui intéresse l’auteur, qui préfère saisir les derniers instants avant le basculement ultime dans cette spirale infernale qui dépasse l’entendement. Catherine Deneuve et Kacey Mottet-Klein interprètent une grand-mère et un petit-fils dont les quelques bribes restantes de communication semblent déjà appartenir au souvenir d’un passé révolu.
Le choix de Fabien Randanne
El Reino donne l’impression de monter dans le wagon d’un grand-huit en cours de route mais, si s’accroche en acceptant de ne pas tout comprendre d’emblée, les sensations fortes sont assurées. La dernière demi-heure n’est qu’une succession de scènes magistrales à haute tension.
Le choix de Florent Dufour
Une magnifique chronique adolescente aussi juste que touchante, dotée d’une bande son du feu de dieu (Wu-Tang, Gravediggaz, Big L, GZA, The Pharcyde, Cypress Hill, Nirvana… la BO de ma propre adolescence, en somme) et avec de vrais bouts de beau cinéma dedans. Un film plein de douceur et de tendresse, et l’émergence d’un jeune cinéaste plein de promesses.
Le choix de Florent Boutet
Long de plus de 14h, découpé en quatre parties pour l’exploitation française, La flor de Mariano Llinas est un objet cinématographique inconnu. À la sortie de ce marathon déployé sur 6 semaines d’exploitation, le premier sentiment qu’on ne reverra jamais un tel spectacle dans une salle de cinéma. Le film est fort d’un concept unique, six histoires, toutes indépendantes, avec leur style, leur grain, mais avec les mêmes actrices, quator de femmes oscillant du film genre la série B très « latina », en passant par le pur film d’espionnage. Bordélique, burlesque, utilisant l’espagnol, le français, l’anglais, le catalan et une foule d’autres langues, ce grand film composite est une surprise permanente, un rendez-vous passionnant cultivant un esprit troupier et amateur, au sens noble du terme, qui ne laisse pas indifférent.
Le choix de Amandine Dall’Omo
Premier film derrière la caméra, Jonah Hill frappe fort avec 90’s. Fresque nostalgique jamais complaisante, mais d’une sincérité folle, mid90’s retrace, le temps d’un été, les déboires d’un groupe d’ados paumés qui n’ont plus qu’eux-même, le skate et l’alcool pour survivre à la cruauté de l’existence.
Le choix de Julie Escamez
L’Amérique blanche moyenne, sans cesse caricaturée à travers les reportages à sensation, retrouve son blason d’honneur grâce à Frederick Wiseman, qui signe avec Monrovia, Indiana un des meilleurs documentaires sortis en 2019 jusqu’à présent. Réaliste, beau, pudique, le film montre le quotidien d’une ville qui compte un peu plus de 1000 habitants où chaleur humaine et Bible sont omniprésentes. Un documentaire qui vaut le détour, malheureusement diffusé dans trop peu de salles.
Le choix de Samuel Regnard
Attendu au tournant, Jonah Hill s’essaie pour la première fois derrière la caméra et ne passe pas par la grande porte. 90’s est une capsule temporelle concise, écrite avec le cœur, réalisée avec les tripes. Émouvant, Hill nous propulse dans une époque qui a sûrement fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Je n’ai jamais été aussi bouleversé d’un temps que je n’ai pas vécu.
90’s de Jonah Hill (4 mentions)
El reino de Rodrigo Sorogoyen (2 mentions)
Genèse, L’adieu à la nuit, La flor et Monrovia, Indiana (1 mention)